Patricia Kaas - Aula Magna - Louvain-la-Neuve , le 15 janvier 2017
Une organisation Richard Walter et Live Nation!
Le premier volet de la tournée belge de Patricia Kaas s'achève ce dimanche, la madame de Forbach se produit à 18h à l'Aula Magna de LLN, une très belle salle, offrant une capacité de 1100 places.
Si tous les tickets avaient été écoulés, il subsistait cependant des sièges inoccupés, plusieurs personnes n'ont pas osé défier une météo et des routes peu clémentes.
Les vrais fans ont par contre répondu présent et se sont fait entendre pendant un spectacle généreux de près de deux heures.
Deux mois près la sortie de son dernier album ( 'Patricia Kaas') qui succède à ' Sexe Fort' de 2003, madame Kaas semblait en pleine forme, ravie de côtoyer un public belge qui lui est resté fidèle.
Pas question de burn out, de spleen ou d'esprit vindicatif, un chroniqueur franchouillard, prix Goncourt, lui a cherché des noises sur un plateau TV, la diva a ébloui LLN avec un show en tous points parfaits, l'excellent band accompagnant la belle dame, vêtue d'une élégante robe noire au décolleté attrayant, laissant de temps en temps apparaître une jambe galbée, transformant certaines plages en morceaux rock de haute tenue.
Détail, ses jolis pieds ont été martyrisés par des talons hauts qu'elle a quittés en fin de programme.
Line-up: guitare et violon: Thomas Moked Blum, un crack / basse, contrebasse: Antoine Reininger/ piano: Mathieu Coupat/ claviers et guitare:Guillaume et aux drums: Adam.
Les musiciens se pointent un à un, au fond de la scène, le public aperçoit un rectangle lumineux, Patricia Kaas s'y engouffre, nonchalamment elle se dirige vers les premiers rangs et entame 'La langue que je parle', un extrait de son dernier né.
On le sait, sa voix rauque est extraordinaire, inimitable, elle te refile des frissons, quant au texte la belle dame l'exprime avec ses tripes.
Déjà Louvain-la-Neuve a compris qu'il passera un moment inoubliable.
A-t-elle des comptes à régler, ' Cogne' est chanté de manière sensuelle , du Kaas brut, 100% non allégé!
Avec ' Quand j'ai peur de tout' qu'elle débute par un pas de danse furtif, on revient à l'album 'Dans ma chair' de 1997.
Patricia a le bon goût de laisser de la place aux musiciens qui tricotent un fond vaudou tandis que la dame de Moselle déambule telle une panthère aux abois.
' La maison en bord de mer' traite de l'inceste, sujet toujours tabou, c'est en secouant une escarpolette qu'elle articule ce texte dramatique et profond.
Attention, tube: ' Kennedy Rose' , le public trépigne!
Avec l'agité ' Madame tout le monde' elle reprend la lecture du dernier disque ensuite elle enchaîne sur ' Les hommes qui passent', applaudi à tout rompre dès les premières mesures.
Kaas combative, Kaas épique, Kaas la classe, enchaîne sur la ballade ' Entrer dans la lumière' et se transforme en danseuse de Degas.
Sa vision de l'amour: ' Ne l'oublie jamais', une plage fiévreuse portée par des guitares furieuses, une basse obsédante et Kaas femme gladiateur affrontant les fauves.
Tu veux du rock, voici ' Ceux qui n'ont rien', puis un technicien lui amène un tabouret, elle s'affale, prend des poses lascives et amorce le blues ' Une dernière semaine à New-York'.
Thomas Moked Blum nous place un solo vicieux, la salle vibre.
Vous la connaissez tous, la suivante, un grand numéro de vamp pendant ' Mon mec à moi'.
Un premier bouquet aboutit sur scène, elle sourit et embraye sur ' Ma tristesse est n'importe où' , Thomas a saisi un violon qu'il joue en arpèges, le félin se fait tendre et fragile.
L'autobiographique 'Une fille de l'est' a toujours eu le don de t'émouvoir.
Jalousie quand tu nous tiens, ' Je voudrais la connaître', typiquement féminin, typiquement Kaas, le public adore!
En duo avec le guitariste, ' Adèle' qui ouvre le plus récent album.
Après cette ballade limpide, nous avons droit à une déclaration d'amour presque sincère puis c'est accompagnée du violon et du piano qu'elle entame 'Marre de mon amant'.
Kaas volage, Kaas sincère, Kaas se la jouant Arno!
Elle s'éclipse et laisse les musiciens achever le morceau et entamer 'Le jour et l'heure' en hommage aux victimes des attentats de Paris.
Elle a changé de tenue et se donne entièrement à ce texte grave.
Adieu les talons aiguilles, je rebondis, je ricoche et envoie ' Mademoiselle chante le blues' .
Mademoiselle n'a rien perdu de son pouvoir de séduction, tu lui payerais bien un ballon de Mâcon!
Faut que je me rechausse pour la suivante, ' Il me dit que je suis belle', qui termine ce concert admirable.
Second bouquet de fleurs sur le podium, public debout, retour de la troupe, présentation des artificiers, et le bis ' Sans tes mains'.
Nouvelle sortie.
Personne ne quitte le théâtre, ils reviennent pour terminer par un dernier chef-d'oeuvre: ' D'Allemagne'.
Auf Wiedersehen, Lady Kaas!
photos- jp daniels - concert monkey