Nous sommes tous enclins à sous-déclarer la quantité de nourriture que nous consommons, par oubli ou par omission. » Rétablir la vérité » sur l’apport alimentaire réel, apporte 2 avantages majeurs : pour la santé personnelle de chacun de pouvoir suivre l’apport alimentaire réel et pour la recherche, la majorité des études étant basées sur l’auto-déclaration (journal alimentaire) notoirement peu fiable. Cette équipe internationale a peut-être trouvé la solution, un simple test d’urine qui évalue le caractère » sain » de l’alimentation. A découvrir dans le Lancet Diabètes and Endocrinology.
L’alimentation a tout son rôle à jouer dans l’augmentation du risque de maladies non transmissibles comme le diabète de type 2 et les maladies cardiaques. Mais les données alimentaires actuelles ne sont pas toujours fiables et il est donc difficile d’évaluer précisément les effets d’un changement de comportement alimentaire d’un individu ou d’un groupe de population sur la santé ou le risque de maladies. Les chercheurs ont donc regardé si les profils métaboliques détectables dans l’urine reflétaient, suffisamment précisément, l’apport alimentaire.
Les chercheurs de nombreux instituts du Royaume-Uni, Etats-Unis, et Danemark, dont l’Imperial College London, la Northwestern University et l’Université de Danemark du Sud se sont donc attaqués à ce problème de sous-déclaration de la quantité d’aliments malsains consommés. Leur petit essai randomisé contrôlé a été mené en 4 étapes, avec 20 participants, âgés de 21 à 65 ans, à IMC compris entre 20 et 35 kg / m2, invités à consommer, lors de 4 séjours hospitaliers de 72 heures, 4 régimes différents évalués comme de » très sain » à » très malsain « . Pendant l’hospitalisation, l’urine a été collectée 3 fois par jour, le matin, l’après-midi et en soirée. L’expérience confirme qu’un test urinaire est capable d’identifier les régimes alimentaires malsains chez les participants à partir des niveaux de 19 métabolites :
- En pratique, des niveaux élevés de ces 19 métabolites sont associés au régime le plus sain des 4 régimes testés.
- Dans l’ensemble, les profils métaboliques des urines s’avèrent suffisamment distincts pour évaluer chacun des régimes consommés : les concentrations de métabolites peuvent être clairement traduites par des composants spécifiques pour chaque régime alimentaire.
- Il existe néanmoins une variabilité des concentrations de métabolites selon les participants, mais qui n’empêche pas l’évaluation.
Ainsi, cette étude apporte la preuve de concept de la capacité par test urinaire, via l’analyse de modèles de métabolites à qualifier la conformité, par rapport à des directives de santé, d’un régime alimentaire. Et cette nouvelle possibilité qui s’ouvre peut permettre de prévenir le risque de maladie non transmissible chez les patients au régime alimentaire plus malsain. Enfin, plus largement, l’approche peut permettre un suivi objectif des habitudes alimentaires au niveau de groupes de population et améliorer la validité des rapports alimentaires dans la recherche.
Source: The Lancet Diabetes and Endocrinology January 12 2017 DOI: 10.1016/S2213-8587(16)30419-3 Objective assessment of dietary patterns by use of metabolic phenotyping: a randomised, controlled, crossover trial
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