Nous voici de retour avec le billet sur cette fameuse corde sur laquelle nous avons parfois tendance à trop tirer, qui s’use et risque de se rompre à un moment donné. L’année dernière (et oui…) nous avions vu la première hypothèse pouvant conduire à cette fâcheuse issue : les méconnaissances. Continuons aujourd’hui avec un autre facteur susceptible d’user la corde : ne pas oser dire non.
Ne pas oser dire non : une histoire de comportement
Qui n’a jamais répondu un grand OUI à une invitation avec le sourire et l’enthousiasme qui va avec, alors qu’au fond de lui c’était plutôt du genre “Ah non, j’ai pas trop envie d’y aller à cette soirée. Demain j’ai une grosse journée qui m’attend, etc.” ?
La suite (psycho)logique de cette scène vous entraînera soit sur le chemin d’un scénario digne des plus grands thrillers pour annuler l’invitation, soit sur celui de l’autoflagellation en vous reprochant justement votre difficulté à oser dire non. Bref, votre estime de vous-même en prend pour son grade et vous voilà une fois de plus dans la fâcheuse posture de devoir assumer votre engagement. D’ailleurs, je retrouve souvent chez mes clients un lien significatif entre leur(s) croyance(s) vis à vis de l’engagement et le fait de ne pas oser dire non (mais ceci est une autre histoire…)
Autres exemples en vrac :
- Vous avez accepté de faire des heures supp. ce week-end alors que vous aviez prévu de vous la couler douce devant un bon film, en mode cocooning ? Bim, petit coup de canif sur la corde
- Vous n’avez pas pu refuser d’acheter tous ces super produits hydratants, revitalisants, régénérants proposés par votre esthéticienne après votre soin traditionnel qui vous a déjà coûté un bras ? Bam, mini-dépression à la sortie du salon et auto-flagellation en bonus.
- Votre activité vous passionne et vous répondez par l’affirmative à toutes les propositions qui viennent à vous ? Crac, au bout de quelques semaines ou mois à tourner à plein régime, vous vous retrouvez avec un blocage lombaire carabiné.
Quand on regarde bien, ne pas oser dire non n’est ni plus ni moins qu’un comportement qui lui-même n’est que l’aboutissement d’un processus cognitif et émotionnel complexe. Autrement dit, c’est une réponse (ou plutôt une non-réponse dans ce cas) à un stimulus (un service demandé, une invitation, une requête professionnelle, un avis à donner, une proposition commerciale, etc).
C’est donc du côté de toute la mécanique qui se met en route entre le stimulus et la réponse qu’il convient de se pencher un peu pour voir comment faire fonctionner le truc différemment… et ainsi aboutir à un résultat différent, plus écologique en matière de bien-être, d’épanouissement et surtout de positionnement.
Ne pas oser dire non : les croyances en jeu (l’enjeu des croyances)
Au milieu de cette fameuse mécanique dont je vous parle, demeure l’existence de certaines croyances qui vous guident vers ce comportement de dire oui à tout. En voici quelques-unes :
- Si je dis non, c’est que je suis quelqu’un de “pas sympa”
- Si je dis non, alors l’autre ne va pas m’aimer
- Si je dis non, je n’aurai plus d’autres occasions de dire oui
- Si je dis non, l’autre va m’en vouloir
- Si je dis non, je vais passer à côté de quelque chose de bien
- Si je dis non, je vais le regretter
- Si je dis non, Tata Fifine va me faire manger des épinards (non, celle-là c’est pour rigoler 😀 )
- etc.
Pour mémo, une croyance est une sorte d’étiquetage absolu sur nous-mêmes, les autres ou le monde qui nous entoure et auquel nous accordons un crédit exclusif. Notre représentation du monde, des autres ou de nous-mêmes se fait, entre autre, au travers du filtre de nos croyances.
Bref, pour revenir à notre sujet, croire par exemple que “dire non signifie que l’autre va vous en vouloir” est une pensée dysfonctionnelle qui a été construite dans votre esprit au fur et à mesure du temps. Elle a surgi peut-être une première fois alors que vous n’étiez qu’un “petit n’enfant”, et est venue se renforcer dans le temps avec les différents messages reçus, expériences vécues ou autres injonctions subies dans ce même registre. Au final, elle est devenue le chemin le plus court, connu et emprunté par votre cerveau quand vous êtes en situation de répondre à une sollicitation. Du coup, la seule réponse qui vous apparaît de manière automatique quand quelqu’un vous sollicite sur un truc dont vous n’avez aucune envie, c’est de répondre OUI; car le chemin du NON serait beaucoup trop consommateur d’énergie psychique pour l’emprunter.
En résumé, notre cerveau est une grosse feignasse !!!
Quelques pistes à explorer pour (enfin) oser dire non
Bon, c’est bien beau de savoir que le chemin du OUI est le plus rapide et simple à emprunter; mais ça, vous le saviez déjà pour le vivre à chaque fois que vous sortez de chez votre esthéticienne avec un crédit à la consommation de dix ans sur le dos.
Voici donc quelques pistes à explorer pour commencer à poser du non par-ci par-là et vous positionner de manière plus confortable face à toutes ces sollicitations dont vous aimeriez bien faire un tri (mais foutez-nous la paix !!!)
#Oser dire non : piste n°1
- Quel est l’avantage pour vous aujourd’hui de continuer à dire OUI ?
Cette question vous permettra d’identifier le bénéfice secondaire de ce comportement. Ce bénéfice (ou autrement appelé, intention positive) est important à identifier car c’est sur cette base que l’exploration pourra commencer. Par exemple, si pour vous l’avantage de dire OUI est de croire que vous obtiendrez l’amour des autres, alors c’est sur ce besoin qu’il serait intéressant de se pencher afin d’en explorer les tenants et aboutissants.
#Oser dire non : piste n°2
- Qu’obtiendrez-vous d’important quand vous commencerez à oser dire non ?
Répondre à cette question vous apportera une certaine motivation interne pour vous lancer sur ce chemin. Vous vous connecterez alors à votre système de valeurs personnelles et à d’autres croyances, beaucoup plus aidantes que celles que nous avons vu plus haut. Votre attention sera alors dirigée vers tous ces bénéfices que vous aurez identifiés comme importants pour vous et votre action d’oser dire non n’en sera que plus aisée.
#Oser dire non : piste n°3
- Prenez un contexte ayant des conséquences désagréables pour vous après avoir répondu oui (colère, autoflagellation, baisse de l’estime de soi, etc.); Que se serait-il passé concrètement si, dans le même contexte, vous aviez répondu non ?
Attention, il s’agit là de rester sur des faits, pas des suppositions qui ne seraient issues que de la mécanique cognitivo-émotionnelle dont je vous parlais plus haut. Pour vous aider à répondre à cette question, imaginez-vous comme spectateur de cette scène et décrivez les faits tels que vous pouvez les observer. Ce petit exercice vous permettra de dédramatiser l’impact du non que vous aurez formulé à votre interlocuteur.
#Oser dire non : piste n°4
- En osant dire non, à qui ou à quoi s’adresse ce non ?
Cette question vous permettra d’effectuer une distinction importante entre votre interlocuteur et l’objet de sa demande. En effet, en dissociant les deux éléments, vous serez plus à même de vous positionner et de faire comprendre à votre interlocuteur que votre refus n’a rien à voir avec lui mais avec le sujet de sa demande. Du coup, vous pourrez vous tranquilliser vis-à-vis de la qualité de la relation qui, je n’en doute pas, est bien plus importante à vos yeux 😉
Voilà quelques pistes qui, je l’espère, pourront vous donner matière à faire évoluer votre positionnement sur cet intéressant sujet de ne pas oser dire non. Il y en aurait des tas d’autres, mais ce n’est plus un article que j’écrirai alors, c’est carrément un livre…
Si vous-même éprouvez parfois des difficultés à oser dire non et souhaitez être coaché sur ce sujet, contactez-moi via la page contact. En général, je réponds dans les 24 heures.
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