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Le travail de l'Association L 214 Ethique et animaux, qui a témoigné par des images vidéo horribles prises dans des abattoirs, a fini par payer. Les Députés ont en effet voté le jeudi 12 janvier 2017 une loi qui va obliger les abattoirs à s'équiper de caméras pour surveiller tous les lieux d'acheminement, d'hébergement, d'immobilisation, d'étourdissement, d'abattage et de mise à mort des animaux.
A noter : le taux d'absentéisme des députés pour voter cette mesure - 32 députés présents sur les 577 ! - a montré malheureusement le peu d'intérêt porté à la cause animale par nos élus, alors que cette dernière prend une ampleur majeure dans l'opinion publique.
Cette mesure est censée obliger tous les intervenants des abattoirs à respecter les règles visant à diminuer autant que possible la souffrance animale, faute de quoi des sanctions pénales et financières lourdes seront appliquées.
Les images enregistrées devront être conservées pendant un mois et pourront être visionnées par les services de contrôle vétérinaire, les responsables protection animale, au sens du règlement (CE) n° 1099/2009 du Conseil du 24 septembre 2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort, les représentants du personnel, ainsi que les personnes habilitées et nommément désignées par l'établissement pour former les salariés.
Par ailleurs un comité national d'éthique des abattoirs sera mis en place au sein du Conseil national de l'alimentation. Son rôle sera de débattre de l'évolution de la législation et de la réglementation relatives à la protection animale en abattoir.
Ce comité comprend notamment des représentants du secteur de l'abattage, des représentants des organisations professionnelles de salariés représentatives du secteur, des éleveurs, des associations de protection animale, des associations de consommateurs, des vétérinaires, des personnalités qualifiées en matière de bien-être animal, des représentants des cultes concernés par l'abattage rituel et des parlementaires.
Léopoldine Charbonneaux, directrice de CIWF France (Compassion In World Farming), une ONG qui promeut les pratiques d'élevage respectueuses du bien-être animal, se félicite que " la France soit le premier pays européen à légiférer sur le contrôle vidéo obligatoire dans les abattoirs ". C'est pour elle " une avancée majeure qui contribuera à diminuer les souffrances des animaux à l'abattage ".
Mais elle regrette vivement que des amendements essentiels aient été rejetés par les Députés. Ils ont en effet refusé la création de comités locaux de suivi des abattoirs, le droit de visites des Parlementaires dans les abattoirs, l'expérimentation de l'abattage mobile, la présence de vétérinaires aux postes d'étourdissement et de saignée, et l'interdiction de l'abattage des vaches en phase avancée de gestation.
Reste maintenant à ce que ce texte sur la vidéosurveillance obligatoire dans tous les abattoirs soit déposé et voté au Sénat en l'état pour qu'il soit définitif.
Hervé de Malières