Je crois avoir saisi le modèle politique de Sarkozy : Adolphe Thiers. Peut-être n’en a-t-il pas conscience, si peu cultivé qu’il est. Mais pourtant, Adolphe Thiers correspond aux délires d’ambition pathologique de Sarkozy, avec certes plus d’épaisseur. En gros, Thiers fit tout pour prendre le pouvoir, jusqu’à magouiller une guerre entre la France et la Prusse en 1870 (traduction et interprétation fallacieuse de la dépêche d’Ems envoyée par Bismarck à Napoléon). L’objectif pour Thiers n’était pas de gagner contre le teuton mais de faire tomber l’Empereur, vieux et malade, par tout moyen. Il s’effondre, encerclé à Sedan. Les prussiens assiégent Paris, la France capitule et Thiers, le traître, voit son heure venue. Le 17 février 1871, il est nommé par l’Assemblée, chef du pouvoir exécutif de la République française, prémisse la IIIème République. Un mois plus tard, le peuple parisien se révolte. Thiers puis l’Assemblée s’installent à Versailles. La Commune de Paris s’achève par la semaine sanglante de mai où des milliers de communards sont massacrés sur ordre d’Adolphe Thiers, le « Républicain ». Des milliers d’autres sont déportés en Nouvelle Calédonie.
Trahir le chef et massacrer le peuple sont les deux mamelles de la réussite de Thiers en politique. Sarkozy, me semble appartenir à cette fibre Trahir puis tuer. Sa carrière l’illustre joliment. Le 31 août 1871, Thiers est enfin Président de la République ! Bravo, Adolphe. Mais comme ceux de son espèce, l’éjaculation passée et mal contenue, il fait quelques conneries et est contraint de démissionner en 1873. Le Maréchal de Mac Mahon prend la tête du pays. En 1875, la troisième République est officielle.
Voilà l’histoire d’Adolphe Thiers, le contre-maître à penser oublié de Nicolas Sarkozy.