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Ce petit roman, tiré à dix exemplaires et assumé pleinement par Véra Hétruit, une historienne spécialisée dans l’Algérie à l’époque de l’empire ottoman, pourra plaire aux défenseurs des animaux. En 1712, le dey d’Alger, Baba Ali (dont le nom vient du fait qu’il se gave de gâteaux au rhum en étant alité) se voit proposer, par des européens, l’implantation d’une exploitation porcine. Les profits escomptés sont énormes pour l’entreprise européenne qui suggère l’investissement. Et le Pacha pécho empocherait 20% des bénéfices, une sorte de prime à verrats. C’est tentant. Il pourrait placer à haut taux mannes tirées de l’élevage. Mais le sultan de l’époque, ayant eu écho de la manœuvre, lui envoie une missive de derrière les fagots : - Pas de porcs chez vous : c’est contre notre religion. Vous voulez créer un schisme ? - Pas de porc ou tout autre animal élevé en batterie comme j’ai cru comprendre ! Les animaux sont à respecter. Vous n’avez pas à cautionner le productivisme occidental ! Bien qu’assuré de son autorité, Ali Baba demandera aux 40 voleurs européens d’aller voir chez eux s’il y est. Il craint encore la tutelle ottomane en dépit d’une émancipation qu’il se forge peu à peu. Je ne vous raconte pas la fin de ce récit haletant qui nous replonge dans l’Algérie du 18ème siècle. Sachez simplement que l’auteur n’hésite pas à utiliser la prosopopée. On assiste à des dialogues entre cochons aux pores sains et qui refusent de se salir par une promiscuité (ne pas comprendre promise cuitée !).
Un petit livre à déguster sur le divan (ou Diwan) avec, en fond sonore, une mélodie de Carmen. Musicalement on laissera l’art à Bizet !