La semaine dernière, les médias du CAC 40 affirmaient à l'unisson que le travail dominical est entré dans les mœurs. « Tout va pour le mieux. Le rêve se réalise enfin !
La banalisation, ou plutôt la normalisation est en cours. La France ne se singularise plus dans ce monde globalisé avec des lois, comment dire ? Des lois sociales ! Des lois pour protéger qui ? Les salariés ! Non, mais on aura vraiment tout vu ! Comme si les patrons d'Auchan, de Leclerc, de la Fnac ou de Carrefour ne voulaient pas le bien de leurs salariés !
Il ne faut pas stigmatiser l'entreprise, comme le dit Macron, pour quelques licenciements d'employé-es qui n'ont pas bipé un produit d'une valeur de 3 euros à la caisse ou qui ont récupéré une denrée périmée destinée à la poubelle, voire quelques accidents du travail ou morts en raison du non respect de quelques normes de sécurité. C'est le principe de responsabilité et de concurrence !
Le chef d'entreprise a trop longtemps été persécuté en France ! Depuis au moins 1906 quand lui fut imposée la loi relative au repos dominical ! Heureusement MM. Sarkozy, Hollande, Macron et Valls ont su avec pédagogie réhabiliter l'entreprise à coups de baisses d'impôts et de charges, de dizaines de milliards d'euros donnés sans contrepartie et de lois dérégulatrices.
Des flots de consommateurs et de touristes peuvent désormais se rendre en masse dans les magasins. Ils peuvent dépenser leurs sous 7 jours sur 7. La consommation repart, la croissance économique peut rebondir et les emplois se créer par milliers et les salariés profiter de leur liberté de travailler ! »
Sauf que dans ce petit monde idéalisé du néolibéralisme des médias et des candidats du CAC 40 (FN, LR, PS, Macron), le principe de réalité surgit comme un éléphant dans un magasin de porcelaine parce que les salarié-e-s ne sont pas réduits à l'état d'esclaves. Malgré toutes les pressions, ces derniers ne renoncent pas au repos dominical.
Les mobilisations des salarié-e-s apportent un démenti cinglant aux mensonges médiatiques. A carrefour et à la Fnac, les choses ne sont pas définitivement réglées malgré l'aide de syndicats particulièrement complaisants avec le patronat.
Dans ce contexte, le sieur Montebourg veut donner sa chance au travail dominical ! Croit-il que le niveau global de la consommation augmentera parce que les gens ont un jour de plus pour faire leurs courses ? Pense-t-il que le pouvoir d'achat et l'activité économique sont proportionnelles au nombre de jours ouvrés ? Et quid de l'urgence écologique en promouvant un modèle productiviste et consumériste qui se construit à l'aide de politiques de dumping social ? Quant à l'autre représentant de la gôche du PS, le benoît Hamon, rien n'indique qu'il veuille revenir sur les lois Mallié et Macron, tout juste veut-il plus de compensations pour les salariés...
Sur la question du travail dominical, la gôche du PS dérive elle aussi à droite. Seul le candidat de la France Insoumise s'oppose à cette régression sociale...