Rien à cacher, rien à craindre

Publié le 15 janvier 2017 par Gauchiste

Pour sauver nos libertés, il nous faut encore lutter. Les armes sont nouvelles car l'ennemi est différent. Aujourd'hui, il faut lutter contre une simple phrase.

« Si vous n'avez rien à cacher, vous n'avez rien à craindre ».

Cette simple phrase est habile car elle semble anoblir l'idée qu'il est normal que l'on vérifie sur pièce votre honnêteté. En fait, cette simple phrase fait de vous un coupable même si vous prétendez ne rien avoir à cacher. Cette phrase dit que les honnêtes gens doivent se justifier de l'être.

Puisque vous ne cachez rien, vous acceptez l'idée que l'on pourrait vous suspecter en permanence. Il est normal de vérifier, juste comme ça, au cas où. On renverse l'état de droit sur la présomption d'innocence. C'est dans l'air du temps.

Mais que vous n'ayez rien à vous reprocher n'implique absolument pas que personne n'ait rien à vous reprocher. Un État totalitaire par exemple. Ou plus simplement un État comme la France, dans lequel on a vu certaines personnes assignées à résidence par l'état d'urgence pour le seul délit d'opinion écologiste. Ces personnes ont tout à cacher à un gouvernement un peu trop puissant et hostile à leurs idées progressistes. Sauver le monde, en France, ça demande de bien se protéger. Pas besoin de remonter à Vichy.

Regardez Edward Snowden. Il n'y a pas mieux caché que lui, pourtant il compte parmi les plus nobles sauveurs du monde. Il paie le prix de la vérité.

Vous n'imaginez pas à quel point cette petite phrase qu'on vous chante sans cesse, « rien à cacher », porte un vrai cynisme. Cette petite phrase qui pendait aux lèvres de tous ces politiciens qui ont nui à nos libertés en France, jusqu'à cette année. Un mélopée pour faire de vous un honnête citoyen. Cette litanie qu'on vous chuchote pour forcer votre docilité. Une petite chanson pour que vous racontiez tout sur vous et vos proches.

Cette chanson nous vient de Joseph Goebbels, ministre de la propagande d'Hitler. Vous vous rappelez ? le gentil petit moustachu qui voulait entrer aux Beaux-Arts ! George Orwell a repris le thème dans « 1984 » pour raconter une société totalitaire. Et Valls après lui pour peindre en rose ses CRS.

Quel talent ce Goebbels, ses chansons font encore le tour du monde.

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Quelques liens à étudier sur la question :
jenairienacacher.fr
Lettre ouverte à ceux qui n'ont rien à cacher

Citation exacte de Goebbels :
« I have nothing to hide and nothing to colour, for this young Germany has no reason to fear the judgment of the world. »