Ce que Salonique pense de la soumission de Constantin
(De l’envoyé spécial du Petit Journal.)
Salonique,
11 janvier.
(Retardée dans la transmission.)
La Grèce vient donc d’accepter notre ultimatum. On ne sait
pas ici ce que l’on en pensera en France, mais je vais vous dire tout ce suite
ce qu’on en pense à l’armée d’Orient. On pense que cela n’a aucune importance
parce que cette acceptation ne change rien à la situation.
L’Allemagne n’étant pas encore prête, Constantin, comme par
le passé, acquiescera à tous nos vouloirs. Nous lui aurions demandé le
Parthénon pour le remonter place de la Concorde qu’il aurait dit : « Prenez
le Parthénon. » Qu’est-ce que cela peut bien lui faire quand nous le
forçons de nous promettre des choses, puisqu’il est résolu d’avance à ne pas
les tenir.
Cette fois, dirons-nous, nous lui avons fixé un délai. En
Orient, les délais sont des bagatelles qui ne comptent pas, c’est comme le
temps, ça n’est pas pris au sérieux. Tout ce que Constantin a vu dans celui que
nous lui imposions, c’est qu’il donnait quinze jours de plus pour se retourner.
Quand on persiste à appliquer sur le même mal le même remède
qui l’endort mais ne le guérit pas, le mal n’est jamais tué.
Le Petit Journal, 14 janvier 1917.
La Bibliothèque malgache publie une collection numérique, Bibliothèque 1914-1918, dans laquelle Albert Londres aura sa place, le moment venu.
Isabelle Rimbaud y a déjà la sienne, avec Dans les remous de la bataille, le récit des deux premiers mois de la guerre.
Et Georges Ohnet, avec son Journal d'un bourgeois de Paris pendant la guerre de 1914, dont le dix-septième et dernier volume est paru, en même temps que l'intégrale de cette volumineuse chronique - 2176 pages dans l'édition papier.