A ma dernière balade parisienne, je suis entrée dans plusieurs Galeries et j’ai retenu ça:
-1- L’exposition « Plis » à la galerie Collection (Ateliers d’Art de France) se tient jusqu’au 3 février, 4 rue de Thorigny, à Paris.
On y voit des livres sculptures (Julie Auzillon), des origamis de céramique (A.Marie Casenaz), des soieries transcendées (Sophie Guyot), des papiers de soie sculptés (Maryse Dugois) etc.
Simone Pheulpin, elle, sculpte le coton brut. Elle travaille des bandelettes écrues et rêches. Les tourne, enroule, coupe, serre, enfonce, assemble, superpose. L’architecture de tout cela, ce sont des milliers d’épingles invisibles (structure intérieure qu’elle a eu l’idée de radiographier! étonnant!). Sous ses doigts, apparaissent alors des formes denses et rigides. De beaux volumes qui occupent magnifiquement l’espace et s’entourent d’une aura fascinante.
Ces sculptures textiles évoquent des coquillages, des fossiles, des coraux, des cailloux et quoi? On pense à de la pierre, à du marbre, à du plâtre, à de l’ivoire ou quoi?… C’est juste du coton et…de l’art. La nature est largement inspiratrice. Mais le passage dans un monde d’une autre dimension est réussi! De l’art, vous dis-je!-2- Un peu plus loin, dans le quartier, à la Galerie Odile Ouizeman, 12 rue des coutures St-Gervais, Jérémy Gobé expose jusqu’au 18 janvier.
Là aussi, un travail textile. Décidément, un matériau à ne pas négliger! Et, surprise! Jérémy Gobé rend hommage à Simone Pheulpin. Il réalise des pièces en coton à l’aide de la technique qu’elle a inventée, après avoir rencontré et admiré l’artiste. Et il a même fini une de ses pièces: travail à quatre mains. Lui, il aime dénicher des petits meubles anciens et les métamorphoser en leur greffant une forme textile. Comme un ajout, une excroissance qui en font des structures hybrides. Ce petit mobilier devient poésie malgré lui! Il oublie sa première définition, sa fonction originelle et entame une nouvelle existence.
En plus, dans la galerie, l’artiste a posé son installation « La liberté guidant la laine ». D’immenses tricots aux motifs jacquard des années 70 ont envahit l’espace. Tendus, déformés par d’invisibles protubérances, ils calfeutrent les murs mais donnent surtout l’impression d’une matière vivante née de ceux-là précisément. Même immobile, elle semble respirer, se mouvoir mystérieusement et se rapprocher des visiteurs qui s’aventurent dans la salle. Voilà les bon vieux pulls de notre enfance (pour nous les 60-70 ans!) devenus géants, qui se mettent à proliférer et à pousser telle une peau gigantesque. Quelque chose du passé qui remonte à la surface et tente, par l’artiste et sa création, de demeurer vivant.
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