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Voyage, voyage

Publié le 13 janvier 2017 par Oural

Le temps de la chanson de Desireless est bien loin et pourtant son évocation m’a rappelé à d’anciens souvenirs.

Des souvenirs du temps où partir en voyage était un événement, un événement rare, qui se préparait très longtemps à l’avance et qui investissait l’esprit pendant longtemps aussi après.

C’était le temps où le prix d’un billet d’avion correspondait à plus d’un mois de salaire, imaginez quand il fallait acheter plusieurs billets pour toute la famille. Enfin, bref, c’était un moyen de dire que les vacances que nous allions passer avaient de l’importance, que toutes les fatigues de l’année avaient valu la peine en attendant ce moment délicieux où l’on entrait dans l’agence de voyages.

Car figurez-vous, vous les jeunes, qu’à l’époque, internet n’existait pas. On réservait son vol dans un lieu physique avec en face un agent de voyage à qui on attribuait des fonctions magiques : c’est à lui que l’on confiait ce désir d’ailleurs, ce besoin de s’aérer à Tunis, à Rome, à Barcelone et pour les plus chanceux ou pour les plus riches à Bali ou à Fort de France.

Rivé à son ordinateur, l’ordonnateur de nos futures escapades dans ces pays chauds qui nous manquaient consultait sa liste des réservations, des horaires d’avion et semblait s’amuser de notre stress : « Y a-il un vol aux dates qui nous conviennent, aux dates de nos congés, l’été est si court, en août c’est toujours plein….

Mais nous avions toujours raison de venir très tôt dans la saison. Aujourd’hui, grâce à internet on peut prendre ce qu’on appelle un billet de dernière minute, mais à l’époque ceux qui pouvaient embarquer dans un avion sans avoir réserver longtemps avant étaient des débrouillards ou des culottés.

L’employé en face de nous n’était donc pas n’importe qui. C’était celui qui allait nous remettre le précieux sésame pour aller à l’aéroport et revivre la joie des bruits du moteur de l’Airbus, les plateaux repas à manœuvrer avec délicatesse,l’air conditionné, le bourdonnement des oreilles….

L’employé du coup devenait une connaissance et comme ici quelqu’un peut vous dire qu’il connait la meilleure agence de voyage en Tunisie, d’autres vous diront qu’ils connaissaient avant les meilleures agences de Paris, des petites villes de la province française , de Bruxelles, de Berlin ….

Je ne suis pas nostalgique de ces endroits mi merveilleux mi administratifs que sont les franchises de tours opérateurs. Je dis juste que ce temps où l’on y allait avec une petite boule au ventre avait son charme.

Ce qui n’enlève rien à l’intérêt et au pratique des agences qui nous permettent de réserver un vol, une croisière ou un hôtel sur le net. Au point d’ailleurs maintenant que d’autres sites vous compilent les offres de séjours de ces sites et vous disent qui est le moins cher, quand réserver et quand partir.

Mais sentez-vous la disparition de cette petite montée d’adrénaline…..Y a t-il un vol aux dates qui me conviennent? ……


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