La Mutant de la firme espagnole Boreal est sortie en 2016. Elle est présentée comme une ballerine de haut niveau (voir la fiche technique). Je l’ai utilisée durant plusieurs mois, sur mur, bloc intérieur/extérieur et falaise , en pointure 39,5 (je chausse en ville du 42, 42 chez FiveTen et 38,5 chez La Sportiva). Voici mes impressions.
Les points forts:
– Usure et vieillissement. La gomme Zenith est efficace en adhérence et en gratonnage, rien à redire surtout qu’elle s’use très lentement. La structure globale du chausson ainsi que les finitions (coutures, scratch de serrage) tiennent la route.
– Le maintien global du pied, et la poussée, qui, on en revient à la longévité, durent dans le temps.
– Le talon est prêt du pied et ne bouge pas même sur des crochetages délicats.
Les points faibles:
– Le gros manque de sensations dues à l’épaisseur et à la rigidité de la gomme. Les Mutant sont très longs à faire avec au début aucunes sensations. Ensuite les sensations restent très moyennes et c’est pas simple de sentir où et comment on pause ses orteils (je parle de grimpe très technique et exigeante, soyons clairs).
– Le pointe du chausson est un petit peu large et ronde. Elle tourne légèrement quand on grimpe sur les pieds (je ne suis pas un grimpeur léger il faut dire).
La Mutant n’est pas une mauvaise ballerine. Malgré tout si on la compare aux produits du haut de gamme de la concurrence italienne ou américaine, elle est clairement en retrait. La tendance actuelle est de privilégier le rendu des sensations, en accord avec la grimpe moderne en équilibres et adhérences. Sur ce point là la Mutant est fortement en retrait. On peut s’interroger sur le concept de ce chausson, qui se veut une ballerine de haut niveau, et qui pourtant est correct partout mais excellent nulle part. Accordons lui un gros point fort, ce n’est pas un chaussons jetable et c’est très très louable!
Comme vous pourrez le remarquer, je ne suis pas complètement en accord avec les tests que l’on peut trouver sur le web. Et celui publié par le supermarché espagnol du web, agrémenté d’une vidéo, est un sacré foutage de gueule! Ca c’est dit…