Il est certains débats fallacieux qui occupe l’espace public, destiné à nous pousser vers de fausses solutions, inspirées par des intérêts privés. L’un de ces serpents de mer est le « trou de la sécu » qui est un argument efficace, non parce qu’il est juste mais parce qu’il est présenté comme une question de « bon sens », comme si la sécu était une quelconque boutique.. Il s’agit en gros d’un besoin de financement mineur d’un système de santé publique fondé sur les cotisations, et donc le coût pour l’Etat de ce système, raisonnable en regard de son importance budgétaire, et de ce qu’il apporte.
L’invention du « trou de la sécu » devrait être mise en regard d’autres « trous », si l’on devait exiger que toute action publique soit « en équilibre et rentable ». Imaginons que l’on demande au budget de la défense d’être en équilibre, alors que pour des raisons évidentes son « trou » est égal à la totalité du budget de la défense : faudrait-il exiger du ministre de la défense qu’il envahisse chaque année un pays pétrolier afin d’équilibrer ses recettes et ses dépenses ? de même l’éducation nationale, et plus encore l’enseignement privé : sait-on que cet enseignement bien mal nommé doit être à près de 95% en déficit selon les critères appliqués à la sécu, et qu’il faudrait fortement augmenter la participation des parents, eeut-être la multiplier par dix ou vingt pour « équilibrer ce régime » ?
Il suffit de mal poser un problème, pour qu’il en devienne un, et lui proposer de fausses solutions.