Difficile de savoir qui se cache exactement derrière le nom de ce groupe animé. En effet, Gorillaz est bel et bien le tout premier projet, ou groupe pour être exact, à réunir plusieurs personnages fictifs, que l’on retrouve à la fois sur les disques, les vidéos-clips et même carrément lors des concerts. Malgré tout, il y a toujours un nom qui revient, à la fois cerveau et cœur de Gorillaz : celui de Damon Albarn. À ce titre, on ne présente plus l’Anglais, qui depuis toujours n’a cessé de se diversifier (Blur, Gorillaz, Mali Music, The Good, the Bad & the Queen, Rocket Juice & the Moon, DRC Music, Africa Express et des musiques originales pour le cinéma, le théâtre ou l’opéra dont Monkey : Journey To The West). Bien sûr, il ne faut pas oublier le travail monumental du dessinateur et donc co-créateur du groupe : Jamie Hewlett.
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Si le tube imparable fut le parfaitement intitulé « Clint Eastwood », je dois avouer que de mon côté mon cœur penche davantage encore pour la sublime collaboration avec le légendaire Ibrahim Ferrer, chanteur cubain devenu célèbre à travers le monde suite au film de Wim Wenders sur le Buena Vista Social Club. « Latin Simone (¿Qué Pasa Contigo?) » n’a en effet rien à envier aux autres morceaux, qui sont eux interprétés en anglais.
À noter les autres participations ou collaborations du producteur américain Dan the Automator, du rappeur américain Del the Funky Homosapien, la chanteuse-compositrice et musicienne japonaise Miho Nahatori, le DJ et musicien canadien Kid Koala ainsi que la chanteuse canadienne Tina Weymouth (du groupe Talking Heads).
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Avec tant d’invités, de si divers horizons (et époques), on aurait été en droit de s’attendre à un résultat partant dans tous les sens. Mais ce serait oublier le talent de chef d’orchestre de Damon Albarn, et, au final, Demon Days tourne parfaitement de bout en bout car rien n’est surfait, chaque chose a été pensée et donc ajoutée à dessein. Musicalement, on s’amuse au moins autant que sur le premier album.
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Musicalement, le style Gorillaz continue à détonner, autant que visuellement : l’acteur Bruce Willis s’en est d’ailleurs donné à cœur-joie pour le clip de « Stylo ».
En 2010, Damon Albarn est toujours au sommet de son art, quel que soit le projet auquel il se consacre, en particulier avec ce groupe animé.
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Ainsi, fort de trois albums studios, quatre si l’on ajoute The Fall sorti en 2011 et composé presque intégralement par Albarn sur un iPad pendant la tournée nord-américaine de Gorillaz pendant l’automne 2010, toujours avec quelques featuring bien sûr, on comprendra pourquoi la marque Converse choisira de faire collaborer les Anglais avec les Américains André 3000 (Outkast) et James Murphy (LCD Sounsystem) pour un « DoYaThing » exceptionnel qui délire littéralement pendant près de 7 minutes !
Depuis, Damon Albarn a sorti son tout premier album studio solo (Everyday Robots, 2014). Ensuite, il a aussi et surtout renoué avec ses premières amours : Blur est ainsi revenu sur scène et sur disque (The Magic Whip, publié en 2015). L’automne dernier, Gorillaz a commencé à faire parler d’eux sur les réseaux sociaux, avec dernièrement un mix d’une petite demi-heure publiée sur SoundCloud et intitulée très judicieusement Kickass Women, incluant entre autres Fatima Al Qadiri et Grimes.
Une chose est certaine, le prochain Gorrilaz détonnera une nouvelle fois à n’en pas douter. Reste à savoir qui fera partie de la liste des invités de ce nouveau cru, en sachant qu’absolument tout est possible. Tiens, je prends le pari : Clint Eastwood ?!
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(in heepro.wordpress.com, le 12/01/2017)