Pas de doute, c’est la rentrée. Pas de doute, l’élection présidentielle approche. Pas de doute, l’intelligentsia, le Tout-Paris, nos médias subventionnés et la fine fleur de l’élite du pays a déjà choisi, faut de mieux, son candidat : ce sera Macron. À tel point qu’on en voit des petits bouts tous les jours, sur tous les supports et dans la bouche de tous ceux qui jacassent fort.
Du reste, Macron a quelques avantages. Au contraire de Montebourg qui empile les casseroles, de Hamon qui n’a aucun bilan d’aucune sorte à présenter si ce n’est une loi consternante de démagogie, de Valls qui a contrario, en a un bien pourri et de Mélenchon, tribun sans peuple et sans maroquin, Macron peut prétendre avoir été au gouvernement et avoir laissé une trace.
Oh, pas bien grosse ni bien profonde, la trace, j’en conviens aisément. Pas plus qu’une esquisse, un trait léger de fusain dans l’épais corpus de lois du pays, mais un trait qui permet, maintenant, de tirer quelques enseignements.
Ainsi, les cars « à la Macron » emportent l’adhésion du public : 900.000 voyages ont étés effectués avec les nouvelles lignes qu’aura permis la libéralisation partielle des services d’autocars en région. Certes, il est pour le moment délicat d’affirmer, même du bout des lèvres, que ces nombreux voyages supplémentaires ont entraîné une création d’emplois qui signifierait une vraie amélioration dans ce domaine.
Mais on ne peut retirer à cette initiative le fait qu’elle permet à toute une catégorie de population de voyager, qui n’aurait pas même tenté de le faire dans la situation précédente, le train et l’avion étant pour elle inabordables. Indéniablement, cela représente aussi une opportunité d’activité pour des entreprises qui cherchent à s’agrandir (et donc, à terme, qui peut se traduire par une création de richesse voire, soyons fous, d’emplois). Pour le moment, cela reste anecdotique, parce que la concurrence est là, jeune, rude, et qu’il faut s’ouvrir le marché (quitte à vendre à perte comme le font certains opérateurs avec leurs trajets à 2€). Mais à terme, un décollage, même modeste, de cette activité représente une réelle amélioration pour des centaines de milliers de personnes, tant du côté des clients que du côté des entreprises qui voient-là s’ouvrir des relais de croissance.
Accessoirement, cette libéralisation timide bouscule trains et avions. Si ces derniers sont maintenant effectivement dans le jeu de la concurrence depuis des années et s’adapteront bien à l’arrivée des autocars, il en va autrement pour le diplodocus du rail français qui souffre déjà de la concurrence d’un moyen de transport pourtant vieillot (ce qui en dit long sur la société nationale).
Parallèlement, la presse ne se fait pas prier pour relater à grands articles élogieux l’ouverture des magasins le dimanche. Enfin, certains magasins, bien précis, pour certains dimanches, bien compris, et le tout dans le cadre très bien défini des lois et codes déjà en vigueur. Il ne faudrait surtout pas s’emballer.
Malgré tout, les médias sont obligés de relater des faits qui corroborent ce dont on se doutait depuis un moment : l’ouverture du dimanche de ces quelques magasins ne provoque pas la fin de la civilisation française mais permet de créer des emplois ! Le BHV annonce avoir créé 150 nouveaux CDI, et les Galeries Lafayette ont déjà recruté 330 personnes pour ces dimanches, en prévoyant de créer 500 nouveaux postes, sans compter les emplois indirects. Enfin, indirectement, le chiffre d’affaire de ces magasins augmentera ce qui fera toujours autant de rentrées fiscales et de taxes pour un État qui en a toujours autant besoin.
Difficile de ne pas se réjouir de tout cela… On pourra cependant déceler la volonté des médias de favoriser leur poulain avec la mise en avant aussi judicieusement minutée de ces éléments qui doivent tant à la loi qu’il a portée lorsqu’il était encore ministre. Soit, ne faisons pas la fine bouche : cela reste de bonnes nouvelles, timides mais dans le bon sens.
Maintenant, ne rêvons pas : aucun de ces médias ne s’interroge en effet sur la raison profonde de ces réussites, même timides, accolées à cette loi. Pas un organe, pas un article ne semble vouloir noter la concomitance de cette amélioration avec l’introduction d’une micro-dose de liberté dans la société française. Personne pour admettre, même à demi-mots, que les légères vapeurs de libéralisation introduites ici ont déjà provoqué des bénéfices palpables là. Encore moins pour comprendre et expliquer que la réduction du périmètre étatique, que le relâchement de son étau permettent déjà de créer de l’emploi ou de sauvegarder le pouvoir d’achat de certaines populations.
A contrario, on se rappellera qu’à chaque fois qu’une crise, qu’une dérive est constaté, ces mêmes journalistes mettent le turbo pour accuser le capitalisme et la trop grande liberté laissée aux vilains patrons, à la finance apatride ou que sais-je encore.
Mais voilà : il en va de façon radicalement différente lorsqu’on observe le contraire. Si cela va mieux, c’est sans rapport avec cette once de liberté ajoutée dans le brouet étatique servi à tous. Non, décidément, tout ceci ne doit rien à l’idée libérale, pardi. Cette réussite est presque fortuite, c’est simplement et à peine plus le résultat d’une bonne idée d’un homme mollement adoubé par le pouvoir actuel. Et il ne faudrait surtout pas qu’il en soit autrement ! Imaginez un peu qu’on ouvre, par mégarde, les yeux des uns et des autres sur cette causalité pourtant évidente, et le risque serait grand que les Français en redemandent. Oh, non, décidément non.
Le libéralisme génèrerait des bénéfices pour tous ? Allons, vous n’y pensez pas !
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