
Certaines voix s'élèvent pour tenter le dialogue mais notre homme ne dévie pas d'un iota, obnubilé par des X sur lesquels des spectateurs seraient assis par mégarde et qui répète en boucle qu'on parle dans le vide jusqu’à ce que la lumière baisse, facilitant la concentration des spectateurs.
A ce stade on ne sait encore rien de ce qui nous attend, si ce n'est que ça sera surprenant.
On devine dans la pénombre les instruments de musique d'un orchestre au grand complet. Un bruit de roulement se superpose à la musique. Un puis deux, trois, …. Quatorze musiciens rétroéclairés progressent plus ou moins aisément sur leur support orange, en jouant de leur instrument dans un canon chaotique et bientôt assourdissant.

Une heure et demi plus tard on sera conquis, ravi d’avoir assisté à un moment à la fois spectaculaire et intense.
Le trompettiste mène la troupe qui se dandine pour ne pas tomber. Une fois l’espace investi ils se regroupent en file indienne à la manière des manchots empereur et se placent en rang d’oignon avant de se hisser un par un sur une poutrelle de bois. On se dit que cela va craquer, mais en vertu du principe que quand il y a de la place pour 3, il y en a pour 4, puis pour 5, etc … les 14 sont coincés certes mais tous positionnée sur ce curieux balancier.

Deux autres artistes commencent alors une étrange partie de kapla géant, bricolant un carré qui à force de transformations deviendra un escalier déstructuré permettant aux musiciens de descendre de leur perchoir avec une élégance orchestrée et tricotée. Place maintenant aux fildeféristes et aux planchistes.
Les planches sont manipulées de diverses manières, de plus en plus acrobatiques, un peu comme on l’avait apprécié avec IETO. A l’horizontale comme à la verticale ou même en diagonale pour former ce que l’on pense devenir un tipi. C’est là que le public entre dans la danse, happé par les circassiens qui prennent par la main les volontaires et davantage. Ils ne sont pas trop d’une bonne vingtaine pour tirer la corde et hisser les poteaux.



Après l'émotion, place à l'humour au détriment de l'insecte perché en haut du mât et qui devra trouver le moyen de redescendre sur terre.
Plus tard Yann Ecauvre, qui signe la mise en scène, excellera dans un numéro de bascule très impressionnant.
Les bonbonnes seront tout au long de la soirée des partenaires exploités à fond. Tantôt cales, parfois moyen de locomotion, ils deviennent aussi instruments et susceptibles de produire des sons harmonieux à l’instar d’un alignement de verres en cristal ou des bidons d'acier employés comme percussions par les Tambours du Bronx.




Il faut tous les citer car ils sont remarquables, issus du Cirque Inextremiste (avec les Acrobates : Yann Ecauvre et Rémy Beuzacier), la funambule Tatiana-Mosio Bongonga de Compagnie Basinga et les musiciens duSurnatural orchestra :


Le spectacle partira ensuite le jeudi 16 mars 2017 à 20 H 00 sur la Scène Nationale, quai Bérigny 76374 DieppeDu mardi 21 mars 2017 au mercredi 22 mars à 20 h 30 au Théâtre Municipal de Coutances, 2 rue Milon, 50200 CoutancesLe samedi 25 mars 2017 à 20 H 00 au Mail de Soissons - 7 rue Jean de Dormans - 02200 SoissonsTéléphone : 01 41 87 20 84
Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de Pierre Puech.