All Write.
La folie des tags. Cette jolie nana qui s'écrit dessus. C'est moche, souvent. Nos banlieues ont secrété ça : des centaines de kilomètres de graffiti. Il y a même maintenant la mode des graffiti inversés qui sont fait avec une éponge sur de la crasse. Ou des dessins faits sur la poussière des voitures. L'art, la pub ont repris le graf.
Le graffiti, c'est des mots, un alphabet très codé, des signatures d'initiés, un art de la nuit qui nuit, la littérature de la désolation, la partition symbolique du rap. Loggorhée. Certains sont très beaux, la plupart insipides et nuls. Pas mal de messages fortement codés : l'illisible est la norme. C'est la quotidienneté des banlieues grises : pubs détournées, néons décrépits, arbres martyrisés d'initiales, toilettes vampirisées d'obscénités, jungle des signes = signe de la jungle. Forêt d'incompréhension. Langage oublié des hermétiques jeunesses oisives qui s'évertuent à dire qu'elle ne peuvent rien dire d'autre que cela : cet écrit vain, comme une prière d'insérer dans la société qui ne sait pas trop lire le désespoir. Bande d'illettrés que nous sommes.
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