Par Sarah J Cohen - 09/01/2017 | 4:28
Il est à noter que la route reliant la Libye à la Turquie a été la plus empruntée par les migrants en 2016, alors que la voie turco-grecque était la plus utilisée l'année précédente. Ce revirement s'explique par l'accord conclu entre l'Union Européenne (UE) et la Turquie, sur base duquel des migrants sont renvoyés en Turquie suivant certaines conditions. Si cette convention a permis de diminuer le flux des migrants jusqu'aux pays européens, elle n'a pas pu les empêcher de toujours tenter d'atteindre le Vieux continent. D'après Yohann Mucherie, coordinateur sur l'Aquarius de l'organisation SOS Méditerranée, " il y a beaucoup de gens qui font le voyage jusqu'en Libye, un voyage souvent très éprouvant et qui peut durer plusieurs semaines, et qui reste en Libye pendant des mois voire des années ". " C'est arrivé que l'on ait affaire à des personnes qui étaient en Libye depuis cinq, six ans, qui attendent d'avoir de quoi se payer le trajet. Soit ils attendent d'avoir de l'argent, soit ils travaillent, c'est presque de l'esclavage ", a-t-il ajouté.
Malgré l'hiver, beaucoup de migrants tentent toujours de traverser la Méditerranée. En l'espace d'une semaine en fin 2016, le nombre de migrants a quintuplé sur les côtes italiennes. Afin de secourir les migrants, deux navires humanitaires épaulent les gardes-côtes italiens. Sur une période de 10 mois, SOS Méditerranée a secouru 7 500 migrants au travers d'une cinquantaine de sauvetages.