Yoann Thommerel publie Mon corps n’obéit plus aux éditions Nous.
Bilan graphomoteur du poème
Le poème révèle de sévères anomalies du mouvement cursif et de la conduite du trait provoquant des irrégularités d’espacement entre les lettres les mots, des malformations et des discordances de toutes sortes, souvent alliées à une qualité défectueuse du tracé.
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Le trait du poème est sale dans sa texture, tour à tour trop appuyé ou trop léger, et même parfois les deux à la fois dans un même mot, ou trop maigre ou trop empâté ailleurs : retouches et pochages, lettres emplies d’encres (les e, les a, les o), engorgement des hampes et des jambages.
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Dans leurs irrégularités, les liaisons du poème trahissent des gestes non maîtrisés, ainsi les soudures maladroites entre deux lettres qui devraient se succéder sans coupure, les m et les n anguleux, cabossés, les nombreuses lettres qui se télescopent et s’entrechoquent.
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La prise d’espace du poème est pour le moins inhabituelle, malgré le quadrillage du papier, son tracé est vacillant, comme s’il avait été écrit à l’arrière d’un autocar, les mots tressautent sur la ligne, ils sont trop espacés ou trop serrés, mal cernés, mal différenciés les uns des autres.
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Certains strophes du poème marquent un excès de raideur, une prédominance des droites sur les courbes, des cabrages et des étrécissements dans la structure des lettres, des changements brutaux de direction du tracé, un appui fort a déchiré le papier par endroits.
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Yoann Thommerel, Mon corps n’obéit plus, éditions Nous, 2016, pp. 25 à 29.
Yoann Thommerel