Il y a quelques années déjà, ma soeur me prête un livre d’une certaine Béa Johnson pendant que je passe un week-end chez elle. Celle-ci raconte comment elle a réussi à réduire drastiquement ses déchets jusqu’à les faire tenir dans un bocal d’1L. Ses déchets à elle, mais surtout à son mari et leurs deux enfants. 4 personnes… ! Expliquez-moi comment, moi, toute seule, j’arrive encore à sortir un sac de 30L toutes les semaines, sans compter le recyclable…?!
Ca, ça a été ma première réaction. Et puis la vie a gentiment repris son cours et j’ai continué à pester dès qu’il fallait descendre les 5 étages de mon immeuble, jusqu’à la cave sombre et humide qui abrite le local poubelle, pendant que ma soeur jubilait dans son Day by Day et son Naturéo, avec ses sacs en tissus faits-main et ses tuptups… Tu ne sais pas ce qu’est un tuptup? Aah petit amateur…
Un autre jour, en me baladant dans l’un des différents temples de la consommation que compte ma ville, je me suis arrêtée devant ce magnifique livre :
Et j’ai repensé à ma soeur et à son livre que je n’avais pas eu le temps de lire. Je me suis dit « Tiens celui-ci à l’air assez ludique et moins rébarbatif que le précédent, je vais luis donner sa chance! » Et puis la vie a gentiment repris son cours et j’ai rangé ce livre dans un placard en me disant que je le lirais quand j’aurais le temps. Mais tout le monde sait qu’on n’a JAMAIS le temps, si on ne le prend pas…
J’ai tout de même continué à pester contre mes poubelles, et j’ai aussi commencé à culpabiliser d’acheter des produits bourrés d’emballages et de jeter toutes mes épluchures de légumes alors qu’elles pourraient être compostées… Oui mais voilà, je vis en appartement, alors le compost, c’est compliqué… non?
Et puis il y a peu, je reçois le calendrier du service de traitement des déchets de ma ville, vous savez, celui avec les jours de sorties des poubelle jaune, bleue et rouge et orange à petit pois autres! Cette année, ils ont été un peu plus prolixes et j’apprend que ma ville met à disposition des habitants qui le désirent des composteurs pour un prix défiant toute concurrence! Pour les appartements, il y a deux options:
- Compost collectif en bas de l’immeuble – Problème : on est environ 25 appartements dans la résidence, je n’ai ni le temps ni l’envie de mettre 25 foyers d’accord pour composter mes légumes…
- Le lombricomposteur : idéal pour le compostage individuel – Problème : les VERS O_o !!!
Alors je me suis renseigné et c’est vrai qu’à 45€ au lieu de 150€, ça a de quoi être attractif! Ca a tout de même l’air un peu technique, entre ce qu’il faut et ne faut pas leur donner, les températures mini et maxi, la texture du compost, le robinet à « thé de vers » (si,si, je vous assure). Ils ne doivent pas avoir trop chaud ni trop froid, ils ne doivent pas se noyer dans le thé, ils doivent avoir des apports en carbone (comprendre rouleaux de papier toilette) et il ne faut surtout pas leur donner des oignons, c’est vermifuge… Mais après tout, j’arrive bien à m’occuper d’un chat, alors des vers ça peut pas être plus compliqué, si…? Ni une, ni deux, j’envoie le formulaire à la mairie, qui me recontacte dans la foulée et m’explique qu’ils ont bien reçu ma demande et me contacterons en février (apparemment je ne suis pas la seule à vouloir adopter des vers) pour le composteur. Me voilà donc propriétaire de vers en devenir!
Quelques jours plus tard, je suis en train de nettoyer ma cuisine avec mon super Pschitt Made in France! Par contre il est presque vide, alors il faudrait que j’en rachète. A moins que… Je me dirige vers ce fameux placard, oui, celui où j’ai rangé ce magnifique livre, et je l’ouvre à la catégorie hygiène (il est vraiment bien fait avec des couleurs par catégorie et tout!) et là je vois:
Cuisine / Salle de bain / Sols :
- 1L d’eau
- 1/2 L de vinaigre blanc
- 10 gouttes d’huile essentielle
Hourra! je vais pouvoir faire mon propre Pschitt Made in chez moi! Me voilà refaite pour la journée!
Du coup, profitant d’un arrêt de travail 100% zéro déchets (Ma mère m’a fait remplir un bocal, cet ustensile favori des énergumènes zéro déchets, avec de la soupe – Bocal : 1 – Mon pouce : 0), je m’allonge sur mon canapé et commence à lire ce livre. J’ai déjà passé toute l’introduction (la partie verte) et je viens de m’attaquer aux courses (la partie jaune). Le pari est gagné, le zéro déchets ne quitte plus mes pensées.
Quand j’aurais réparé mon pouce, je promet de faire tous mes sachets en tissus pour mes légumes, d’aller chez Biocoop et de faire mes produits de nettoyage moi-même!
Premier objectif: Passer à un sac de 30L toutes les deux semaines. Mes amis les vers, je compte sur vous!