La crèche
de la cathédrale de Saint Etienne a été incendiée volontairement dans la
nuit de vendredi à samedi. Il s’agit d’un acte délibéré d’après les premières
enquêtes. Symboliquement, il s’agit d’une agression.
Le président de la République avait dit, en Mai 2016, qu’aucun
acte anti-religieux ne devait être toléré. Je partage totalement cet
avis présidentiel.
François Hollande avait prononcé ces mots quelques heures
après qu’une salle de prière musulmane soit incendiée à Ajaccio. Cet acte
ignoble devait être condamné : il l’a été très rapidement par l’exécutif.
Le ministre de l’intérieur de l’époque, Bernard Cazeneuve, s’était rendu sur
place.
Comme il s’était rendu sur place rapidement après que de même actes scandaleux
de vandalisme et de violence contre la communauté musulmane se soient déroulés
en décembre 2015.
Au soir où j’écris ce billet, je n’ai vu aucun déplacement
du premier ministre ou de son nouveau ministre de l’intérieur. Presque 48
heures plus tard. Je n’ai lu aucune déclaration solennelle de François Hollande
qui condamne cet acte anti-religieux violent et détestable.
Et je suis triste.
Simplement triste. Pas en colère. Non, je suis juste triste.
Parce qu’en tant que
républicain et chrétien, je me sens oublié et méprisé par le pouvoir d’aujourd’hui.
Et j’en ai marre.
J’en ai marre que le premier secrétaire du parti majoritaire
d’aujourd’hui
oublie volontairement les violences anti-chrétiennes quand il dénonce les
violences religieuses. Marre que le ministre de l’éducation m’explique que ma
religion est incompatible avec cette république que j’ai dans le cœur. Marre de
voir que président et ministres, si prompts à célébrer les fêtes d’autres
religions, ignorent
Noel ou Pâques. Qui sont des dates importantes pour la communauté
chrétienne.
Marre enfin que le
racisme anti-chrétien soit à ce point toléré qu’il en vient à devenir
violence. Le ministre de l’intérieur Cazeneuve rappelait qu’en 2015, les actes
de violence contre la religion chrétienne avait augmenté de 20%.
C’est ce mépris qui concourt à ce qu’il
y ait aujourd’hui un vote chrétien qui soit assumé. Tellement assumé que le
candidat de la droite assume et affirme cette identité. Qui, à mon sens, n’est
pas antinomique avec une identité républicaine forte, bien que je ne valide pas
forcément cette mise en avant systématique.
Mais elle est naturelle. Lorsque l’on voit que l’on brûle
des églises et des chapelles, qu’on les tague, et que cela se fait dans un
mépris total, cela ne peut que provoquer en réaction une affirmation de cette
identité chrétienne. Et encore plus lorsque l’on voit ce « deux
poids deux mesures » lorsque d’autres actes aussi insupportables sont
commis contre d’autres religions.
En conséquence, cela lance certains dans une course à l'instrumentalisation politique. Instrumentalisation dans le but de servir des partis extrémistes et des mouvements dont les idées et les méthodes me semblent mauvaises et condamnables.
J’espère que lorsque
la droite républicaine reviendra au pouvoir, elle sera équitable en manière de lutte
contre les violences antireligieuses, telles qu’elles soient. Et que la
République fera sienne la déclaration du président de la République d’aujourd’hui,
avec les actes qui vont avec.
Car même si pour moi un incendie est plus grave qu’une tête de cochon ou que des lardons dans une boite aux lettres, la violence symbolique demeure pour moi la même. Elle doit être condamnée et combattue de manière égale et équitable.