Magazine Cuisine
Belle dernière semaine de 2016 avec, tout d'abord, un passage chez Françoise et Stéphane Dief, au Clos Manou.
Divers vins au programme.
Ca a commencé avec un Petit Manou (2010).
Petit Manou ?
Oui, tu sais, c'est le second vin. Ce doit donc être ce petit truc fruité et léger qui se picole pour le plaisir. Ben non : là, c'est un sacrément joli jus, dans cette bouteille ! belle matière, de l'harmonie, aromatique plaisante (fruits noirs, réglisse et empyreumatique issus d'un élevage qualitatif et bien intégré), long. Joli vin ! L'assemblage, qui figure sur la contre étiquette, change tous les ans : 50 % de Cabernet sauvignon en 2010.
Je n'ai pas de Petit Manou (2010) en cave, et c'est bien dommage.
Après il y a eu le Clos Manou, mais en 2014.
J'aurais dû me méfier.
J'aurai dû me méfier, car au Clos Manou je me suis déjà fait prendre une fois au petit jeu de la dégustation à l'aveugle.
Je ne me suis pas méfié, et ce Clos Manou je ne l'ai pas reconnu. Il faut dire qu'à ce jour, le 2014 je ne l'ai goûté qu'à trois reprises, ce n'est donc pas très étonnant.
Mais je ne l'ai vraiment pas reconnu.
Matière, rondeur, belle aromatique, boisé bien intégré déjà (depuis 2013 on gagne en élégance et en finesse) : tout est là, très pur, mais avec un surcroit de profondeur et cette étonnante fraîcheur.
Bon, je ne vais pas en faire des tonnes : c'était bien un Clos Manou, en 2014 ... mais c'était un "1850".
"1850", est un vin issu de vignes préphyllloxériques, quasi exclusivement du Merlot. Il en sort 2 barriques par an, et encore : pas tous les ans.
Je suis reparti avec, sous le bras, un magnum de ce vin.
Depuis il dort profondément dans ma cave, aux côtés de son grand frère né en 2011 (et du reste de la famille).
Peu après je passais au Château Beynat, y saluer Alain Tourenne ... et récupérer les Sauvignon by Beynat (2015) qui m'y attendaient.
Ces vins, je les ais conquis de haute lutte ... ce qui en clair veut dire qu'il est inutile de passer en chercher : il n'y en a plus. C'étaient les 2 derniers cartons !
Il y en a un dans ma cave, et l'autre dans celle de ma mère. Si c'est pas un bel exemple d'amour filial çà !? Car je raffole de ce vin et avec 6 pauvres bouteilles je ne vais pas aller loin !
Ca embaume le fruit de la passion, cette petite chose là (notes citronnées et pamplemousse au second plan) . Belle bouche ample et grasse, tenue par une jolie trame acide. Agréable finale sur les exos. Très joli vin, le genre dont tu te dis : "comment est ce possible d'être à ce point fruit de la passion (sans les pépins, car c'est très chiant les pépins du fruit de la passion) alors qu'il n'y a que du raisin !?" (oui, j'ai gardé mon âme d'enfant, et j'arrive à oublier l'existence des thiols variétaux).
Par la même occasion j'ai goûté le petit dernier : la version 2016, qui est encore en cours d'élevage.
Bon, il est encore chargé le garçon, donc il faut rester prudent sur la bouche qui, pour autant, s'annonce ample, douce, et équilibrée par une jolie acidité. Au nez comme en bouche l'aromatique est plaisante et d'une belle expression qui, sans déchoir ni décevoir, ne pourra sans doute pas rivaliser avec la belle expression du 2015.
Au passage j'ai fait un petit coucou aux amphores d'Alain.
Alain a trois idées à la minute, et un vin par idée. Depuis quelque temps il joue au sans soufre (j'ai d'ailleurs goûté de jolies choses chez lui) et, depuis un peu moins longtemps, élève certains vins en amphore.
La dernière idée c'est son "Terre à Terre".
Un pur Merlot, pur calcaire, en amphore.
On en reparlera ...