sa tête chaque jour un peu plus chenue.
Il était près de parler,
il avait le mot à la bouche,
et ne le prononça pas.
Il disparut un soir :
au mur, un avis de décès avec ses lettres noires.
Il avait passé le mot qui ne fut pas dit,
douleur et silence pesaient sur la pierre.
Quel était ce mot qu’avait tu le vieillard ?
Un mot mis au gril d’une vie entière,
un mot qui ne se dit que sous des cheveux blancs.
Qu’il se lève de sa tombe
et le lâche enfin,
avant que je n’éclate
comme une cigale.
Livrez-moi ce mot-là !
***
Xhevahir Spahiu (né en 1945 à Malind, Albanie) – Traduit de l’albanais par Alexandre Zotos