Bimbo Delice at Balades Sonores Brussels - Bruxelles, le 6 janvier 2017
Depuis l'automne dernier, Balades Sonores, disquaire indépendant parisien , vendeur de fringues et de créations visuelles, a ouvert une succursale bruxelloise, juste en face du Botanique.
Le 173 rue Royale avait déjà été squatté par des braves gens organisant des concerts ( Khediv, ça s'appelait) , on y a connu un marchand d'objets des années 50 à 70, une librairie, etc... tu as toujours cru que le vieux bâtiment allait être rasé pour faire place à des bureaux ou à un parking, mais non, Balades Sonores a réussi à signer un bail de courte durée et espère vendre ses vinyles aux visiteurs du Bota.
Les responsables organisent également des showcases, ce soir l'invité se nomme Bimbo Délice.
Une annonce fallacieuse 'instore show à 19h ' te voit pénétrer dans une boutique/igloo vide.
Le vendeur sourit et indique que le concert devrait débuter vers 20:15'.
Pourquoi annoncer 19h, mon brave?
Une réponse peu satisfaisante...Les gens arrivent toujours en retard...
Cette pratique débile t'a toujours brisé les billes, si le plat du jour prévoit du cabillaud à l'Ostendaise faut pas te refiler des rognons, bordel!
Le bar du Bota est fermé, il te reste le SmoodS, le restaurant-bar du Bloom Hotel, si tu as 5€, tu peux te payer une Leffe et te nourrir de cacahuètes!
Vers 20h, la glacière se remplit notablement, un public plus nombreux que pour certains concerts du Witloof, tu salues quelques connaissances emmitouflées et acceptes une Zinnebier proposée par Saint-Simon.
La Bimbo barbue et le Délice, sans raybans, pour l'occasion, prennent place au fond du bazar, tous deux armés d'une guitare, à leurs pieds une panoplie de pédales car la balade sonore s'appuie sur des samples.
En octobre dernier, Bimbo François Lambot ( ex-The Archbishops, c'était du rock, madame) et l' Ecossais Ted Clark ( The Big Hat Band, The Tellers, Nicolas Michaux...) se produisaient à l' Atelier 210 à l'occasion de la release party de leur premier EP 4 titres, ce soir, la playlist prévoit onze ritournelles.
' Overlove' ouvre sur coulis de synthés aux sonorités désuètes, des flashes de Gainsbourg s'essayant à la musique électronique te traversent l'esprit.
Sinon les trucs cheap à la Jeanne Mas ou Desireless refont également surface, un bel exemple de synthpop espiègle et racoleuse.
Bonsoir, nous sommes Bimbo Délice, ils expédient ' Pretending' une romance truffe au chocolat sur fond de musique foraine, suivie par ' Dubby' à la tournure identique, mais psalmodiée en français.
Total kitsch to soothe your souls!
Avec son profil de pâtre grec et son petit bonnet de montagnard, François a la dégaine d'un chanteur d'indie folk ( Bon Iver , Iron and Wine, Ray LaMontagne, etc... ) mais non, il décide de façonner une pop fluo délicieusement rétro, l'exotique ' Africo' en est un nouvel exemple.
Si en 1981 tu ne jurais que par Depeche Mode, tu risques de craquer!
La playlist mentionne ' Zouky' puis ' Air', s'agissait-il d'une cover du groupe de Nicolas Godin, pas reconnue en tout cas, mais le refrain... love is all around... n'avait rien à voir avec le morceau des Troggs repris avec succès par Wet Wet Wet.
Une belle tranche de French touch/disco cathédrale, néanmoins!
Les bandes s'enfilent, les guitares tricotent, Bimbo chante, Edgar chantonne, le peuple se divertit à l'écoute de ' Special', ' Marimba', du hit irrésistible ' Tropico' qui nous rappelle la glorieuse époque de Niagara ' L'amour à la plage', du bilingue ' Driving high' et de la dernière sucrerie, ' 25', un âge où on n'a aucune envie d'être pris au piège de la relation sérieuse.
Une dernière bière artisanale avant de quitter Bimboland et d'affronter la météo hivernale. En discutant avec les copains, une conclusion s'est dessinée: un set sympa mais guère plus profond qu'un roman de gare.
Au Bonnefooi le 11 janvier!