La tension monte. Le livre de Genestar, le départ de PPDA, les conditions de couverture du disque de Carla Bruni, le devenir du secteur public ... : autant de dossiers très sensibles qui aboutissent à un rapport de crise entre le pouvoir et les médias.
La vie publique Française est-elle victime d'un légitimisme excesif ?
En Grande Bretagne, le shadow cabinet, sorte de Gouvernement bis de l'opposition, rencontre régulièrement les Secrétaires Généraux des Administrations Ministérielles. C'est une situation inconcevable en France, pays qui pourtant proclame la neutralité de son Administration.
En France, être dans l'opposition, c'est la "traversée du désert".
Cette coupure est grave dans le fonctionnement démocratique. La responsabilisation des forces politiques est la condition élémentaire de la nécessaire réconciliation des diverses couches sociologiques de la population.
Ce légitimisme quasi-généralisé déséquilibre gravement le fonctionnement de la démocratie Française.
Peu importe les collectivités, l'opposition représente globalement plus de 45 % de l'opinion.
Ces 45 % sont désormais souvent ignorés entre deux scrutins. Le cumul supports institutionnels publics + légitimisme de la presse quotidienne régionale produit un déséquilibre souvent peu respectueux d'un bon fonctionnement démocratique. Avec le recul de quelques décennies, la situation actuelle sera dénoncée comme gravissime par tout historien portant une appréciation technique sur l'actuelle situation des médias.
La révolution Hersant avec la concentration dans la PQR a ouvert une nouvelle ère qui, cumulée à la dynamique de la décentralisation, a fait exploser les vieux schémas, fait disparaître le pluralisme des supports, installé un opportunisme commercial ravageur dans le paysage des bons équilibres des pouvoirs. C'est une situation de "terre brûlée" qui existe depuis les années 80 sur le plan local mais aussi désormais sur le plan national.
Un bras de fer est engagé entre le pouvoir et les médias.