"Peut-être que c'est ça, la vie. Toujours plus de mystères. On croit tout savoir mais on ne sait rien, ou pas vraiment."
Ce roman nous conte l'histoire plus ou moins vraie d'un mari, de sa femme et de l'alligator de sa femme. Homer est minier en Virginie et il est marié à Elsie, jeune femme aux rêves déçus qui est tournée vers son passé. Albert est leur alligator, offert comme cadeau de mariage par un ancien soupirant d'Elsie. Homer est lassé par ce mastodonte qui représente l'amour perdu d'Elsie et ne lui laisse comme alternative que celle du mari jaloux "c'est lui ou moi". Le couple décide donc de ramener Albert en Floride, accompagné dans leur farfelu voyage par un coq qui s'est invité à l'improviste.
S'ensuivent des aventures abracadabrantes : les charmants acolytes seront témoins dans une affaire de braquage, détenteurs d'informations sur une possible affaire de meurtres en série, complices de l'explosion d'une usine, suspectés de contrebande et de transport d'alcool perdu en mer... Homer devient joueur de base-ball professionnel, puis garde-côtes contre des trafiquants et voyous des mers, acteur, Elsie infirmière, pilote d'avion, tous deux essuient un ouragan en Floride et rencontrent en chemin Steinbeck ou encore Hemingway.
Mais derrière ces aventures hautes en couleurs, se cache l'essentiel :
"L'histoire de mes parents ramenant Albert chez lui racontait tout autre chose que leurs récits fantaisistes et leurs aventures de jeunesse. Il s'agissait d'un témoignage sur le plus beau des cadeaux de la Création, sur cette émotion étrange et merveilleuse que nous appelons, à défaut d'un meilleur mot, l'amour."
Ce que j'ai moins aimé : un peu longuet d'une part, et d'autre part Elsie est détestable et on se demande durant toute la lecture pourquoi Homer ne la plante pas là avec ses rêves pitoyables ...
Bilan : un bon moment de divertissement.
Albert sur la banquette arrière, Homer Hickam, traduit de l'américain par Arnold Petit, Mosaïc, juin 2016, 448 p., 19.9 euros