J'assistais il y a quelques temps à un débat. Deux grands patrons en avaient contre le principe de précaution. Ils voulaient inscrire dans la constitution un "principe d'innovation". (Les juristes qui étaient présents leur ont suggéré de lire la constitution : son principe est l'innovation, l'initiative individuelle, autrement dit la liberté.)
Curieusement, ceux qui en pincent pour l'innovation en termes économiques, la goûtent moins en termes politiques. A l'époque du Brexit, ses opposants disaient : c'est le statu quo ou le chaos. Partout, d'ailleurs, on reproche à ceux qui veulent le changement d'être dangereux, car inexpérimentés. Ce qui est juste, mais pas rédhibitoire.
Et si le peuple était un entrepreneur ? Comme l'entrepreneur, Monsanto par exemple, il prend des risques. Cela tourne parfois très très mal. Mais il a aussi de grandes forces, qui lui permettent de retourner une situation mal partie. Comme l'entrepreneur c'est plus l'impulsion qui est importante pour lui que la nature du changement. Il pourra l'influencer. Et, peut-être, lui-aussi, croit-il aux vertus de la "disruption" ? Il apprécie tellement ses bénéfices, qu'il estime qu'il ne doit pas être le seul à en profiter ?