Une petite molécule, Wnt5a qui empêche la réparation des structures pulmonaires en cas de bronchite chronique obstructive (BPCO), vient d’être découverte par cette équipe de l‘Institut Helmholtz Zentrum München. Une molécule qui, bien évidemment constitue une cible thérapeutique précieuse pour cette maladie chronique qui touche plus de 60 millions personnes dans le monde.
Un des premiers signes de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est e général la toux chronique. Au fur et à mesure que la maladie progresse, l’emphysème pulmonaire se développe avec une expansion irréversible des dommages aux alvéoles (en vert sur visuel ci-contre). Les cellules immunitaires (en rouge) ne sont plus capables de réparer les structures détruites, explique l’auteur principal, le Dr Melanie Königshoff, responsable de l’Unité de recherche sur la réparation et la régénération des poumons au Helmholtz Zentrum München. Son équipe a cherché à comprendre le mécanisme en cause dans cette incapacité de réparation et a identifié le rôle clé d’une protéine, Wnt5a.
Wnt5a intervient dans la voie de signalisation Wnt, l’une des nombreuses voies qui achemine les signaux qui permettent aux cellules de répondre aux changements externes. La voie de signalisation porte le nom de son principal acteur » Wnt « , une protéine de signalisation qui joue un rôle clé dans le développement de diverses cellules. Une voie dans laquelle Wnt agit via d’autres messagers, comme ici, est appelée voie de signalisation non canonique.
Quel processus ? La MPOC entraîne un changement dans les messages que les cellules pulmonaires utilisent pour communiquer entre elles. Elle favorise une production accrue de la molécule Wnt5a, qui va perturber la voie de signalisation classique ou canonique, » Wnt / bêta-caténine » qui intervient dans la réparation cellulaire. L’équilibre entre les différents messagers de la voie Wnt n’est plus respecté. Et, en plus, différents stimuli ou facteurs aggravants de la MPOC, comme la fumée de cigarette par exemple, vont conduire à une augmentation encore plus importante de Wnt5a et donc à une réduction de la régénération pulmonaire. Wnt5a est précisément produite par certaines cellules du tissu pulmonaire conjonctif, les fibroblastes. Des cellules épithéliales pulmonaires exposées à Wnt5a perdent leur capacité de guérison.
Des anticorps dirigés contre Wnt5a, testés sur 2 modèles expérimentaux de MPCO se montrent néanmoins capables de ralentir la destruction pulmonaire et de maintenir la fonction pulmonaire. Il est clair que l’identification de ce mécanisme en association avec le développement et la chronicité de la va conduire à de nouvelles approches thérapeutiques pour lesquelles les besoins sont considérables.
Source: Journal of Experimental Medicine December 15, 2016 doi: 10.1084/jem.20160675 Non-canonical WNT-5A signaling impairs 1 endogenous lung repair in COPD (Visuel@Helmholtz Zentrum München)
Plus de 30 étudessur la BPCO