Exposition du 17 janvier au 25 février 2017, nous vous invitons au Vernissage le mercredi 18 janvier à 18h30. Le vernissage sera suivi d'une lecture de portfolios par Roxane Daumas, plasticienne, Enseignante de photographie et Michaël Serfaty, photographe. (inscription gratuite auprès de la galerie au moins la veille du vernissage).
Pilar Albajar et Antonio Altarriba travaillent ensemble depuis 1989 à Saragosse, la capitale de la province de l'Aragon au nord de l'Espagne.Pilar est née à Huesca, elle est photographe et licenciée de Lettres et Philosophies.
Antonio est né à Saragosse, il est professeur de littérature française à l'université du Pays Basque, écrivain et chercheur sur la relation entre l'image et le mot.
CAMARAS (=Boitiers)Toute photographie a un protagoniste anonyme, imperceptible mais indispensable, qui est le boitier photographique. Il démontre certaine capacité d'initiative. Il génère souvent des surprises et, pour le bien ou pour le mal, fournit des résultats inespérés. La chambre photographique n'a pas seulement une âme d'assassin. Parce que comme vous savez, il(elle) vise, il fait feu et tue ou au moins attrape et fixe dans le temps ses victimes.
La chambre est aussi soumise à d'autres passions. Parfois il(elle) tombe amoureux de son modèle et le capte d'une manière adorable. Parfois il(elle) est agacé par lui et le portraitiste de façon impitoyable. Cela peut être un oeil implacable, qui veille et il se mêle de notre vie en se convertissant en supplice authentique. Dans d'autres occasions, elle peut sembler révélatrice de l'invisible ou de l'imperceptible pour l'oeil.
Un ensemble d'intentions qui confirment cette vie, ces sentiments parfois subtils, mais présents à son travail de se rendre compte de la réalité, de capturer la lumière et de changer le monde en image.
TYRANNIESLa tyrannie est le plus grave fléau de l'Humanité. Beaucoup plus grave que les maladies ou les catastrophes naturelles. Parce qu'elle provient de nous et c'est sur nous-mêmes que l'exerçons, preuve insupportable mais indéniable que l'homme est un loup pour l'homme. Et nous le faisons avec une étonnante -peut-être complaisante- application. Parce que la volonté de domination a provoqué des millions de morts. Et non seulement des morts. L'humiliation, l'indignité, la corruption font également partie de son injuste lot.
La tyrannie adopte souvent le plus cruel des visages. Mais, subtile, elle peut aussi présenter un aspect affable, même séduisant. En fait, l'avatar postmoderne de la tyrannie, se vaut plutôt de la persuasion et revêt la tenue, impeccable mais dévastatrice, de la correction. Mais terrifiante ou cordiale, elle est toujours bestiale. Parce qu'elle recouvre les plus méchantes pulsions de l'animalité. C'est la raison pour laquelle nous la représentons ici au moyen de personnages à la tête d'animal. À peine domestiqués, les maîtres du monde sont toujours là, aussi impitoyables que toujours, plus ambitieux que jamais. Si la lutte ne continue pas, ce n'est pas parce que le conflit soit résolu. C'est parce qu'elles ont vaincu. La série que nous vous présentons n'est donc pas un montage, représentation fantastique ou fantasque du pouvoir. C'est la pure et rude réalité, le véritable visage de la tyrannie.
La galerie vous accueille du mardi au vendredi de 14h à 18h et le samedi du 10h à 12h;
l'entrée est gratuite
24 avenue Henri Poncet - 13090 aix-en-provence
04.42.27.82.41
www.fontaine-obscure.com
Exposition, Photographe