Ce livre témoigne d’une tentative exemplaire de mettre à notre disposition un enseignement fondamental. Plénitude de l’Etre concerne l’enseignement d’un sage dont l’envergure est comparée à celle des plus grands maîtres de l’Inde : Srî Gnanananda. Après une introduction qui nous présente son plus proche disciple, le moine bénédictin Henri Le Saux, devenu lien vivant entre la mystique chrétienne et l’hindouisme, c’est un portrait du guru qui nous est offert, grâce au témoignage de Le Saux (1ère partie, 25 pages). La deuxième partie du livre, de loin la plus importante (88 pages), nous expose l’enseignement du maître tel qu’il a pu se diffuser à travers les dialogues entre celui-ci et son disciple. L’un des grands intérêts de cet ouvrage, c’est le caractère méthodique de l’exposé : l’enseignement de Srî Gnanananda est exposé en 48 thèmes bien précis et aussi divers que le Guru, la grâce, le but, le Soi, les désirs, la méditation, la nourriture, le mental, les symboles, l’Eveil, etc. Ces thèmes sont eux-mêmes regroupés en cinq grandes catégories progressives, aux titres clairement métaphoriques : I. Un doigt pointe vers la lune II. Ciel voilé III. Au-delà des nuages IV.Au-delà des mots V. Plénitude VI.L’Indicible. Ce livre est aussi précieux par le fait que les paroles du maître sont constamment reliées aux enseignements des Upanishad : cela permet de les resituer dans le contexte traditionnel de la mystique hindoue. Autre point remarquable : cet enseignement est commenté à la fois par les précisions de Patrick Mandala, grand spécialiste de la tradition hindoue, et par celles d’Henri Le Saux, qui possédait le don remarquable de déceler des ponts authentiques entre les pensées orientale et occidentale. Par ailleurs, les paroles du maître sont précisées par des notes régulières concernant le vocabulaire employé, ce qui contribue à la rigueur de l’exposé. Enfin, notons qu’à la biographie et l’enseignement du maître s’ajoutent une biographie détaillée ainsi qu’une bibliographie abondante d’Henri Le Saux.
Sabine Dewulf
Voici un livre rare qui a l’immense mérite d’être consacré à la fois à l’un des grands maîtres védantins de l’Inde contemporaine, Srī Gnānānanda, et à son disciple venu de France, le bénédictin Dom Henri Le Saux. Srī Gnānānanda est relativement peu connu du grand public francophone. Son nom est indissociable de celui de Henri Le Saux bien plus connu en Europe pour son engagement dans le dialogue interreligieux. Tous s’accordent à dire que ce Sage advaïtin a l’aura et l’envergure spirituelle d’un Râmana Mahârshi. Il se dégage de son être sérénité (sama) et contentement (santosha) – qu’Henri Le Saux nomme « jubilation ». Srī Gnānānanda était d’abord et avant tout unjnānī, ce qui signifie celui qui a réalisé l’Ātman(le Soi), qui est établi lui-même dans la Conscience non-duelle. Son enseignement fondamental était celui du puradvaita(Non-Dualité) et est proprement universel dans sa portée. La Vérité se situe au-delà de toutes les religions et de toutes conceptualisations. Srī Gnānānanda appelle, non à copier son propre cheminement, mais bien à trouver en nous-même notre propre vérité et chemin, notre propre nudité et transparence.
Puisse le lecteur trouver dans ce livre d’une grande richesse une introduction à la Non-Dualité dans sa forme la plus pure, et un guide fiable sur le chemin de la découverte du Soi. « Le beau livre de Patrick Mandala cite abondamment les enseignements directs du sage… Il offre aussi au lecteur un excellent florilège, organisé par thèmes, qui couvre pratiquement tous les aspects de l’enseignement de ce grand témoin de l’advaïta. C’est dire l’importance de cet ouvrage qui trouvera écho auprès des chercheurs spirituels… » Svāmī Atmānanda Udâsîn ********