Vous avez entendu parler du stock picking. Les gérants et les investisseurs qui privilégient cette stratégie, ont mangé leur pain noir entre 2009 et 2015 à cause de la politique monétaire accommodante des banques centrales.
À titre personnel, j'ai souffert durant cette période.
Malgré de belles histoires d'entreprises, les banques centrales ont pipés les marchés financiers malgré qu'on vous prétende le contraire. Les prix sont administrés. Pire, ils sont déconnectés des fondamentaux de l'économie réelle. Sur ce point, est-ce une surprise dans l'histoire de la Bourse. Evidemment, non et la gestion indicielle en a bien profité.
Le fait que les banques centrales sont en soutien, empêche les gérants et les investisseurs de faire la distinction entre les actions de belle qualité et les mauvaises. Franchement, si vous voulez acheter des banques sur des bases fondamentales, je vous souhaite bon courage. Dans leur hausse récente, la complaisance est de mise et il faut savoir qui achète vraiment.
Bref, revenons à notre stock picking. Qu'est que c'est concrètement ?
Il consiste à sélectionner des actions ayant un fort potentiel sur la base de critères fondamentaux. Lorsque les marchés financiers sont agités, cela s'avère une stratégie cohérente. Néanmoins, l'improvisation n'est pas de mise. Vous devez avoir des convictions en se basant sur des sources d'information crédibles.
Deux style de stock picking sont mises en avant : le bottom up et le top down.
La sélection de titres se fait sur la base de l'analyse de l'analyse fondamentale. Au niveau qualitatif, vous allez scruter l'environnement de son secteur d'activité : son business model, ses barrières d'entrée et ses concurrents. Du coté quantitatif, l'analyse des documents comptables primeront. Soyez vigilant sur l'interprétation financière : profitabilité, rentabilité, état de la trésorerie, valorisation boursière.
Par exemple, si la France entre en récession en économique, est-ce que Danone va faire faillite ? Peu probable parce que l'entreprise est d'envergure internationale et gère mieux les comptes que l'Etat français.
Ce style de stock picking a les faveurs de certaines légendes d'investissement comme Warren Buffett ou Philip Fischer. Ils pensent que vous pouvez dénicher des leaders de marché qui parviennent à faire face aux crises financières. En toute franchise, les bénéfices des leaders de marché ont très peu de liens au contexte macroéconomique.
L'inconvénient de la stratégie du bottom up est d'occulter certains aspects anxiogènes de l'économie réelle comme l'éclatement de la bulle des subprimes aux Etats-Unis et la crise de la zone euro. Inutile de vous rappeler le résultat en Bourse.
La sélection de titres se fait sur l'évaluation de la macroéconomie. Comment vous devez procéder ?
Vous détectez les tendances de fond des années à venir et les aspects qui vous semblent prévisibles. C'est à partir de là que vous allez cibler les secteurs d'activité et les zones géographiques porteurs afin d'affiner vos choix de valeurs.
Dans la stratégie du top down, la macroéconomie est mise en valeur. Elle a ses détracteurs qui la critiquent parce que certains secteurs d'activité en souffrent comme les banques, les opérateurs télécoms, les entreprises d'Etats.
Personnellement, je ne vous conseille pas d'adopter cette stratégie de stock picking si vous débuter complètement en Bourse. Cela m'a coûté cher sur mes positions sur les minières aurifères entre 2013 et 2015. Sachant que cette exposition sectorielle a été importante, la performance de portefeuille a été impactée négativement.
Les deux approches du stock picking sont un des noyaux durs de la pensée fondamentale en Bourse. Elles permettent d'améliorer votre culture économique et financière. Si vous voulez les appréhender avec réussite, ayez un esprit d'entrepreneur, du courage et surtout de la patience.
Pour choisir celles qui vous conviennent, vous devez définir votre profil d'investisseur, votre tolérance au risque et le temps que vous disposiez pour vous consacrer à vos investissements.
La stratégie du top down convient mieux pour les personnes qui n'ont pas beaucoup de temps à rester devant leurs écrans.
Quant à la stratégie du bottom up, elle demande d'avoir de la bouteille sur les marchés financiers, se plonger sérieusement dans les documents comptables et faire de la bonne investigation dans le but de maîtriser ses contours.
Rien ne vous empêche pas de faire les deux mais ça fera beaucoup de travail.
Enfin, la volatilité peut être un allié de circonstance pour le stock picker.
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