Pour certains, elle était la James Brown au féminin. Fer de lance du revival soul, incroyable bête de scène, véritable force de la nature, Sharon Jones a lutté jusqu'au bout contre la maladie. Un 18 novembre, le cancer du pancréas a eu raison d'elle. Elle décède à l'âge de 60 ans. Reine du label Daptone, la chanteuse n'a pas eu un parcours facile pour atteindre les sommets. Elle a emprunté des chemins escarpés, n'a pas vraiment été aidée par la vie, mais les fées de la musique lui ont donné le plus des cadeaux à sa naissance : une voix hors du commun.
Parcours atypique à découvrir sur Netflix
C'est à 40 ans passés qu'elle voit sa carrière décoller. Avant, elle officiait comme surveillante dans une prison, et comme convoyeuse de fond. Elle chantait, bien sûr, mais uniquement dans la chorale gospel de sa paroisse à New York, ou des mariages, sans jamais penser qu'elle pourrait être autre chose. Mais, les fondateurs du label Daptone croisent sa route et sont émerveillés par cette femme qui chante comme si sa vie en dépendait. Ils font d'elle la chanteuse du groupe soul Dap-King. La légende est en marche. Ils sortent un premier album Dap Dippin' With Sharon Jones & The Dap-Kings en 2001 qui n'emballe guère grand nombre, ils accompagnent Amy Winehouse, elle ouvre pour Prince, chante avec Lou Reed.
En 2014, le groupe publie Give the People What They Want, nommé aux Grammy Awards. Sharon Jones découvre qu'elle est atteinte d'un cancer du pancréas un an avant et doit repousser la tournée. Mais elle ne lâche rien. Elle continue de chanter, monter sur scène. Elle partagera d'ailleurs la scène avec Iggy Pop pour chanter " Tonight ", en hommage à David Bowie. Fin 2016, le cancer l'a emportée, comme il a emporté le chanteur britannique. Barbara Kopple retrace le parcours atypique de Sharon Jones et sa lutte contre la maladie dans un documentaire disponible dès le 7 janvier sur Netflix. Le documentaire était déjà sorti en 2015, aux États-Unis.