Il s’en est fallu du temps. 10 ans.
Fumito Ueda n’a jamais rien lâché, alors que tout le processus du développement de jeu aurait pu l’amener à abandonner. Mais l’espoir est resté.
On connait pourtant la ristourne d’un jeu qui met trop de temps à sortir : il est bien souvent en retard sur son temps.
Pourtant, l’expérience de The Last Guardian reste quasiment intact.
Voici le test d’un exploit sorti tout droit de l’impitoyable industrie du jeu-vidéo.
C’est l’histoire d’un garçon perdu et d’une vilaine grande bestiole…
Les premières minutes de jeu passent, l’ambiance est posée. Le narrateur raconte l’histoire de sa rencontre avec Trico se déroulant quelques décennies plus tôt.
La voix-off se fait rare mais les cris du petit garços et les rugissements de l’animal font effet.
L’intégralité du jeu s’agira donc de mettre en avant cette relation et ce, par tous les moyens. Les interactions dont l’avatar dispose sont très simples, globalement vous pouvez ordonner à Trico de « Sauter », d' »Aller vers une direction », ou de « Tirer une charge électrique avec sa queue ». Néanmoins c’est par les nombreuses situations de level-design que votre personnage pourra interagir de nombreuses manières au fur et à mesure de son avancée dans l’aventure.
Tout a été travaillé de manière à ce que le jeu soit très diégétique, ainsi le jeu essaie de transmettre les informations sans passer par un HUD. Et cela offre de quoi s’immerger pleinement dans l’univers et de profiter des nombreux paroramas.
Sur ce plan là, si on a rien à redire sur la Direction Artistique, qui va de paire avec le rythme poétique du récit, on reste dubitatif sur l’utilité de certaines mécaniques et du mappage de touches qui est proposé. Certaines séquences sont parfois frustrantes à jouer et il faudra du temps pour le joueur à s’habituer au fonctionnement du jeu.
En particulier au niveau de la relation de l’avatar à Trico car tout repose sur l’apprentissage de Trico. Plus vous allez avancer, plus l’expérience sera taillée pour la relation qui s’est installée entre les deux personnages. Et ça fonctionne très bien, même si le comportement de Trico, parfois un peu buggué, est un peu longuet et inutilement difficile à comprendre.
…au coeur d’une aventure grandiose
La vieillesse de la production du jeu accuse des pépins techniques, notamment au niveau du frame-rate et de ses 30fps qui vire assez régulièrement vers les 15-20 fps. Ou encore la caméra et ses nombreux problèmes qui la font régulièrement fondre au noir.
Passé ces problèmes, l’aventure reste avant tout formidable. Sans forcément avoir un scénario surprenant, le jeu peut compter sur des rebondissements bien exécutés et rythmant adéquatement l’aventure. Grâce à la mise en scène cinématographique léchée, les moments sont forts et riches en émotions. Le son contribue énormément aux sensations de jeu, que ce soit dans le doublage du héros, ou les cris percutants de Trico, ou encore dans le score musical qui est épique à souhait. De quoi prendre une claque.
Conclusion :
The Last Guardian est une belle poésie vidéo-ludique. En profitant d’une maîtrise de la narration par le gameplay, de superbes cutscenes par une ambiance et une qualité artistique de taille, ce titre est absolument unique et construit la relation homme-animal avec brio ! S’il faut du temps pour parvenir au bout de l’aventure, mais aussi pour s’accrocher aux nombreux petits puzzles et phases de plateformes, sans que le joueur soit frustré par les logiques de gameplay ou les problèmes techniques, le résultat ne reste pas sans appel : The Last Guardian est déjà culte.
Non seulement le parcours du studio pour parvenir au produit est remarquable mais en plus l’expérience en est toute aussi émouvante.