Environ 1 femme enceinte sur 5 est en surpoids ou obèse et les pères peuvent l’être aussi…Les médecins devraient-ils prendre en compte le surpoids des parents lors du dépistage de retards de développement chez les jeunes enfants ? Cette étude du Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development (NICHD/NIH) le suggère en effet, en révélant ce lien entre l’obésité des parents et le risque de retard de développement chez l’Enfant. Des conclusions, présentées dans la revue Pediatrics, qui viennent prolonger de précédentes associations constatées entre le poids des mères avant et pendant la grossesse et la capacité cognitive de l’Enfant.
Car c’est bien une mise en garde : les enfants de parents obèses peuvent être à risque de retard de développement, comme constatent ces chercheurs : ici les enfants de mères obèses s’avèrent plus susceptibles d’échouer aux tests de motricité fine, soit la capacité de contrôler le mouvement des petits muscles, tels que ceux des doigts et des mains, d’obtenir de plus faibles mesures de compétences sociales, et, dans le cas de parents extrêmement obèses, d’échouer aux tests de résolution de problèmes.
L’auteur principal, le Dr Edwina Yeung précise que l’étude est l’une des rares à avoir inclus également des données d’IMC des pères, et à suggérer que le poids du père compte aussi. Son équipe a analysé les données de plus de 5.000 femmes participant à l’Upstate KIDS study, qui suit les effets des traitements de fertilité sur le développement de l’enfant de la naissance à 3 ans. Pour évaluer le développement, les parents ont renseigné ces capacités par questionnaire après avoir effectué une série d’activités avec leurs enfants, un mode de test standard permettant de détecter d’éventuels retards de développement. Précisément, les enfants ont été testés aux âges de 4 mois puis 6 fois jusqu’à l’âge de 3 ans. Les parents ont également fourni des informations sur leur santé et leur poids. L’analyse est claire :
- Par rapport aux enfants de mères de poids normal, les enfants de mères obèses présentent un risque accru de 70% d’échouer au test de motricité fine à l’âge de 3 ans.
- Les enfants de pères obèses ont également un risque accru de 75% d’échouer au même test,
- les enfants ayant leurs 2 parents obèses sont près de trois 3 plus susceptibles d’échouer aux tests de résolution de problème à l’âge de 3 ans.
Quelle explication ? On ne sait pas pourquoi l’obésité parentale peut augmenter le risque de retard de développement chez l’enfant. Des études menées chez l’animal ont suggéré que l’obésité pendant la grossesse peut favoriser l’inflammation, ce qui pourrait affecter le cerveau du fœtus. Il existe très peu d’information sur les effets possibles de l’obésité paternelle sur le développement de l’enfant. Cependant, certaines recherches ont émis l’hypothèse que l’obésité pourrait affecter l’expression des gènes dans le sperme. Bien évidemment, si ce lien entre l’obésité parentale et les retards de développement des enfants était confirmé, ce serait un appel à la prise en compte du poids des parents lors du dépistage de ces retards. En attendant, c’est au moins une bonne raison, pour le futur père comme la future mère, d’aborder la conception, à un poids de santé.
Source : Pediatrics Jan, 2017 Parental Obesity and Early Childhood Development
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