Au premier abord, Moneymailme ne se distingue guère des autres applications de paiement mobile P2P (de « pair à pair »). L'utilisateur dispose d'un compte personnel qu'il alimente grâce à sa carte bancaire. Il peut ensuite transférer des fonds à sa guise vers ses contacts (apparemment, la toute dernière version prend également en charge les paiements en boutique). Une petite particularité tout de même : internationale par nature, elle gère 3 devises (euro, dollar, livre sterling) et les échanges entre celles-ci.
Outre sa fonction (principale ?) de porte-monnaie mobile, Moneymailme est donc aussi une solution de messagerie sécurisée. Dans ce registre, elle offre un canal de discussion par tchat relativement classique – supportant le partage de la localisation et l'envoi de fichiers (photos, vidéos…) – ainsi qu'un tout nouveau service de visiophonie. Dans les deux cas, le lien avec l'argent reste très visible : un bouton permet à tout moment d'effectuer un versement ou de réclamer un paiement à son correspondant d'un geste.
À travers son approche, la stratégie de la startup consiste à faire des échanges d'argent une véritable expérience sociale. À l'extrême, son ambition viserait même à transformer en moments agréables les occasions (parfois embarrassantes) dans lesquelles il faut partager une addition avec des collègues, rembourser les frais avancés par un parent ou demander le paiement d'une dette auprès d'un ami. L'utilisation d'une application de communication autorise naturellement, dans notre ère « digitale », cette mise en relation, d'un bout du monde à l'autre, avec une simplicité et une rapidité incomparables.
La démarche est intéressante mais elle risque, malheureusement, de se heurter à une réalité des usages mobiles actuels : les consommateurs recourent de moins en moins à des applications spécifiques sur leurs smartphones, préférant interagir directement sur les plates-formes de tchat existantes. Les inquiétudes que susciterait (éventuellement) l'exécution d'opérations financières avec ces outils pourraient-elles suffire à justifier l'adoption d'une autre solution (encore !) de messagerie ? Cela reste à voir…