Depuis quelques temps, on parle de "post truth". Pour M.Trump, et son électorat, la vérité des faits et des preuves ne compte pas. Post truth c'est anti raison.
Le procédé n'a rien de nouveau. C'est celui de la religion. C'est aussi un moyen de cohésion sociale. On dit ainsi que si la science chinoise n'a pas tiré les conséquences qui découlaient de ses travaux scientifiques, c'était pour ne pas ébranler son édifice social. Le jugement Galilée, c'est la même histoire. Lors de l'affaire Dreyfus, l'armée défendait un coupable au motif des intérêts supérieurs de la nation. Et il en est de même avec l'entreprise : son intérêt vaut bien quelques entorses à l'objectivité lorsqu'il s'agit de ses comptes ou des bénéfices de ses produits.
Récemment, le "post modernisme" est devenu la doctrine de la gauche, aux USA et en France. Le post modernisme s'oppose à la pensée des Lumières, à la science et au "progrès". Il dit que le langage est une arme au service du bien. Le terme "post truth" illustre, d'ailleurs, cette idée. En effet, son efficacité vient non d'une démarche scientifique, puisque ceux qui la formulent sont eux-mêmes dans la "post truth" et refusent la science, mais de son sous-entendu désobligeant. Nous vivons désormais au delà de la raison. Et nous le devons, pour beaucoup, à nos intellectuels, qui ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis.