de nombreuses et grandes étapes restent à franchir avant de parvenir à une thérapie efficace et sûre chez l’Homme.
Le vieillissement est le principal facteur de risque de nombreuses maladies humaines. Des études in vitro ont démontré que la reprogrammation cellulaire peut » inverser » l’âge cellulaire, mais cela n’a jamais été démontré in vivo, pour pas processus global de vieillissement. De nombreuses équipes de recherche pensent qu’éliminer les cellules sénescentes qui s’accumulent naturellement avec l’âge, permettrait d’améliorer les différentes fonctions organiques. Cette voie de recherche, l’élimination des cellules sénescentes, poursuivie depuis les années 60, a motivé depuis de nombreux travaux et non sans résultats : leurs auteurs ont constaté que ces cellules s’accumulent dans les tissus matures, que certaines d’entre elles sécrètent des facteurs nuisibles à la fonction tissulaire et altèrent leurs cellules voisines.
Le double effet vieillissement : pour ces experts, il s’agit non seulement de se débarrasser des » vieilles » cellules mais aussi de favoriser la production de nouvelles cellules. Ici, le Dr De Keizer, auteur principal de ce papier, décrit ce processus de sénescence comme un » senescence-stem lock model » c’est-à-dire un modèle de verrouillage dans lequel la sécrétion chronique de facteurs pro-inflammatoires par ces cellules sénescentes maintient également les cellules voisines dans un état permanent de souches et empêche ainsi les tissus de se renouveler. Le tissu vieillissant est alors comparé à une vieille voiture dont il ne s’agit pas seulement d’enlever les pièces défectueuses, il faut également les remplacer…Référence est faite à la récente étude publiée dans Cell (2) qui montre qu’une reprogrammation partielle peut effacer les marqueurs cellulaires du vieillissement chez les souris et sur des lignées de cellules humaines…E bref, les chercheurs montrent qu’une reprogrammation cellulaire (génétique et complexe) permet de réduire les marqueurs cellulaires et physiologiques du vieillissement et de prolonge la durée de vie chez la souris modèle de vieillissement prématuré.
L’identification des risques : au-delà de ce double impératif, éliminer, recréer, il y a aussi les » problèmes potentiels de sécurité ou des effets hors cible » décrits comme actuellement sous-étudiés chez les rongeurs, et qui représentent une étape cruciale du processus. Ex : les cellules sénescentes jouent un rôle temporaire dans la cicatrisation des plaies, il ne s’agit donc pas de les éliminer au mauvais moment.
3 étapes clés pour une approche réaliste anti-sénescence :
- La preuve de concept : plusieurs études ont déjà examiné si la sénescence est une cause du vieillissement et si son élimination stoppe ce processus. Chez des souris, l’élimination des cellules sénescentes, permet de prolonger la vie de 25%. C’est la preuve, écrivent les auteurs, que c’est une étape possible. A condition de déverrouiller le renouvellement cellulaire.
- La sécurité : Des candidats sont bien en cours de test, mais aucun d’entre eux ne peut encore être considéré comme sûr en particulier parce que ces médicaments ciblent également des voies qui cibles aussi des cellules non sénescentes.
- L’efficacité à inverser le vieillissement : éliminer tout processus de sénescence permettra-t-il de revenir en arrière ou d’inverser le vieillissement au point d’effacer ses effets déjà constatés ? Il n’est pas certain, écrivent les chercheurs que les maladies liées à l’âge puissent être totalement prévenues.
D’une pierre, 2 coups ? Ce sera la principale difficulté, viser à la fois l’anti-sénescence et le rajeunissement des tissus. Et si elle devait être surmontée, il reste alors un long chemin avant les premières applications cliniques chez l’Homme : préciser le moment ou la fenêtre où ces traitements doivent être administrés et les patients qui en bénéficieront le plus.
Source:
- Trends in Molecular Medicine Dec, 2016 10.1016/j.molmed.2016.11.006 Fountain of Youth by Targeting Senescent Cells?
- Cell 15 December 2016 10.1016/j.cell.2016.11.052 In Vivo Amelioration of Age-Associated Hallmarks by Partial Reprogramming
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