Cette étude danoise confirme l‘intérêt d’interventions personnalisées basées sur la musique pour la prise en charge de troubles cérébraux associés à un dysfonctionnement de la neurotransmission dopaminergique ou à un déséquilibre de l’humeur et de l’émotion. Si on savait que les sons, tels que la musique et le bruit, sont capables d’affecter de manière fiable les humeurs et les émotions, cette relation est très variable chez les individus. Cette recherche, présentée dans la revue Neuroscience, révèle toute l’importance de facteurs génétiques sur notre » sensibilité » à la musique.
Cette relation entre l’exposition à des sons ou à la musique, et notre humeur ou nos émotions passe la régulation du système de la dopamine, un neurotransmetteur fortement impliqué dans le comportement émotionnel et la régulation de l’humeur. Cependant cette nouvelle étude génétique d’imagerie de l’Université d’Aarhus (Danemark) en collaboration avec l’Université d’Helsinki (Finlande) apporte la preuve que ces effets de la musique sur le comportement affectif et le cerveau sont associés à la fonction dopaminergique telle que génétiquement déterminée.
En effet, l’étude révèle qu’une variation fonctionnelle (génotypes GG ou GT) du gène du récepteur D2 de la dopamine (DRD2 rs1076560) vient moduler l’impact de la musique -vs bruit- sur l’humeur et l’activité cérébrale préfrontale et striatale liée aux émotions. En pratique, l’exposition à la musique entraîne une amélioration de l’humeur chez les sujets » GG » et une détérioration de l’humeur chez les sujets » GT « . De plus, la musique semble réduire l’activité striatale des sujets » GT » et l’activité préfrontale des sujets » GG « .
Il existe donc bien un facteur biologique de la variabilité de l’impact des environnements sonores sur les réponses émotionnelles. En effet l’approche confirme un lien entre les gènes et les phénotypes via une véritable voie biologique qui passe par des variations moléculaires fonctionnelles et impacte la physiologie du cerveau. L’identification de cette voie biologique vient confirmer l’intérêt déjà documenté de la musique comme intervention non pharmacologique pour réguler l’humeur et les réactions émotionnelles. En particulier dans le traitement des troubles de l’humeur et de l’émotion.
Source: Neuroscience 2017 DOI: 10.1016/j.neuroscience.2016.11.010 Interaction between DRD2 variation and sound environment on mood and emotion-related brain activity
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