Le top des enchères mondiales de 2016
Publié le 29 décembre 2016 par Aicasc
@aica_sc
source © artprice.com
Le Top des enchères mondiales de l’année 2016
Rang
Artiste
Adjudication
œuvre
Vente
1
Claude MONET (1840-1926)
81 447 500$
Meule
2016-11-16 Christie’s New York NY
2
Willem DE KOONING (1904-1997)
66 327 500$
Untitled XXV
2016-11-15 Christie’s New York NY
3
Pablo PICASSO (1881-1973)
63 220 336$
Femme assise
2016-06-21 Sotheby’s London
4
Peter Paul RUBENS (1577-1640)
58 077 955$
Lot and his Daughters
2016-07-07 Christie’s London
5
Jean-Michel BASQUIAT (1960-1988)
57 285 000$
Untitled
2016-05-10 Christie’s New York NY
6
Amedeo MODIGLIANI (1884-1920)
56 265 500$
Jeanne Hébuterne (au foulard)
2016-06-21 Sotheby’s London
7
Edvard MUNCH (1863-1944)
54 487 500$
Pikene på broen (girls on the bridge)
2016-11-14 Sotheby’s New York NY
8
CUI Ruzhuo (1944)
39 577 200$
The Grand Snowing Mountains (飛雪伴春)
2016-04-04 Poly Auction Hong Kong Hong Kong
9
Cy TWOMBLY (1928-2011)
36 650 000$
Untitled (New York City)
2016-05-11 Sotheby’s New York NY
10
Francis BACON (1909-1992)
34 970 000$
« Two Studies For A Self-Portrait »
2016-05-11 Sotheby’s New York NY
copyright © 2016 artprice.com
L’année 2016 se révèle plus diversifiée que les deux précédentes dans ce sens ou New York laisse un peu plus de place aux autres grands pôles du marché. Si le Top 2015 était à 100% américain, il classe cette année trois résultats londoniens (Picasso, Rubens, Modigliani) et un hong kongais (Cui Ruzhuo). L’élargissment géographique tient à la baisse considérable du niveau des meilleures enchères, après un exercice 2015 historique en terme de records. Ainsi, le meilleur résultat annuel, porté à 81,4 m$ pour La Meule deMonet, n’aurait été classé qu’en sixième position au sein du Top 2015, après Les Femmes d’Alger (Version ‘O’) (1955) de Picasso (179,3 m$), le Nu couché de Modigliani (170m$), L’homme au doigt de Giacometti (141,2 m$), la Nurse de Lichtenstein (95,3 m$) etNo. 10 de Rothko (81,9 m$)… La course aux records s’est donc considérablement ralentie, avec un ticket d’entrée du Top 10 annuel tombé de 56 m$ à 34,9m$ et, surtout, avec un résultat global retombé presque de moitié (548m$) comparé au seuil du milliard atteint l’an dernier.
Le classement annuel tend vers un assagissement, certainement nécessaire après une année 2015 euphorique. Il témoigne néanmoins de la solidité et de la force de résistance du marché haut de gamme malgré les soubresauts politiques et économiques, car la demande n’a rien de timorée pour peu que l’offre en vaille la chandelle. L’un des bijoux de l’année, La Meule (1890-91) de Claude Monet, a notamment été cédée au prix record de 81,4m$ après un long quart-d’heure d’enchères chez Christie’s, explosant une estimation de 45m$. Les estimations restent ainsi loin de la réalité de la demande dès lors que l’oeuvre s’avère être un chef-d’oeuvre absolu, une rareté de qualité muséale. C’est à ce chef-d’oeuvre que l’on doit la meilleure adjudication mondiale de 2016, face à d’imposantes toiles de Picasso, Basquiat ou Modigliani.
Traditionnellement, les meilleures enchères annuelles se portent sur les grandes signatures actives entre la fin du XIXème siècle et les années 1980, à moins qu’ un petit miracle advienne avec la présentation d’un chef-oeuvre ancien en salle de ventes. Ce fut le cas cette année puisque Loth et ses filles (190 cm x 225 cm) de l’Anversois Peter Paul Rubens (1577-1640) est arrivé chez Christie’s au début de l’été dernier. Finalement vendue pour 58,1 m$, elle devient la deuxième œuvre la plus chère de l’artiste après Le Massacre des innocents, record absolu de l’art ancien avec 76,6 m$ enregistrés chez Sotheby’s Londres en 2002. Si les œuvres anciennes de grande envergure sont extrêmement rares et prisées sur le marché, sont-elles au juste prix lorsque Loth et ses filles se révèle finalement huit millions moins cher que l’abstraction de De Kooning, Untitled XXV (1977), affichant un nouveau record à plus de 66m$ ?
Le marché actuel réfute une lecture et une valorisation linéaire de l’histoire de l’art. Par ailleurs, la puissance financière des pays fait loi en matière de cotation, d’où l’arrivée d’un artiste chinois vivant en huitième position du classement annuel. Né en 1944, Ruzhuo Cui fait partie des artistes vivants les plus cotés au monde grâce au soutien ferme du marché chinois, le seul à le diffuser. Ce grand dessinateur, que les riches collectionneurs Chinois s’arrachent, n’en fini pas de renouveler des records d’exception avec un nouveau sommet porté à 39,5m$ cette année chez Poly Auction Hong Kong, pour une œuvre achevée en 2013 (The Grand Snowing Mountains). Pour les grands acheteurs chinois, le dessin contemporain à l’encre est un point de rencontre essentiel entre l’art traditionnel et la modernité, un référent fort qu’ils valorisent au plus haut niveau, tant et si bien que Ruzhuo Cui est aujourd’hui plus coté encore, dans la catégorie dessin, que Pablo Picasso.
Si le marché de l’art conserve son indéniable force de résistance malgré un ralentissement des grandes envolées multimillionnaires (rappelons que 2015 comptait avec trois résultats supérieurs à 100m$ chacun), il relance aussi cette année la compétition entre la Chine et les Etats-Unis. Outre la valorisation de leurs compatriotes, les chinois se montrent aussi toujours particulièrement actifs dans l’acquisition des grandes signatures occidentales. Leur poids économique reste d’une importance capitale dans la haute tenue du marché occidental.
LA COMMUNAUTÉ RÉGIONS DU MONDE
|