Jour 24/24 : Richard Brautigan - La vengeance de la pelouse
Bon. Nous y voilà. Le jour 24 dans un calendrier de l'avent, c'est le D DAY.Dans les calendriers de mes enfants, c'est là que sont cachés les plus gros jouets, les plus gros morceaux de chocolat. J'ai déjà abordé ici l'impact qu'a eu la découverte de Richard Brautigan dans ma libération de l'écriture. Pas sûr que je me serais remis à écrire pour de bon si je n'avais pas croisé ce bouquin-là au début des années 2000, après avoir laissé tomber quelques temps cette tâche ingrate et tellement difficile que constitue l'écriture de fiction.Je fais donc partie de la confrérie des adorateurs de Brautigan qui constitue avec John Fante, William Saroyan et Charles Bukowski mon carré d'as en matière d'auteurs favoris. Même si Larry Brown les talonne et que j'aurais pu ajouter "Père et fils" du regretté Brown si j'avais décidé d'ajouter un 25ème jour à ce calendrier de l'avent. Mais bref, passons. Brautigan, c'est extraordinaire de poésie, de concision, de tendresse. Sans oublier des métaphores qui désarçonnent et qui troublent, de petites perles d'inventivité et d'originalité. Dans ce bouquin, 62 nouvelles éclairs qui vous feront passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. J'aurais également pu évoquer le recueil bilingue et exhaustif de son oeuvre poétique qui est paru en novembre au Castor Astral mais j'ai eu le bouquin au pied du sapin de Noël et je ne l'ai pas encore lu. Même si je sais déjà que ça va être un incontournable. Extraits :
"Il avait dépassé de beaucoup l'âge normal de mourir.
Il était sur le chemin de la mort depuis si longtemps qu'il s'y était perdu"
"Ses yeux coulaient avec cette expression humaine qu'ont les chiens quand, après avoir vécu avec les gens trop longtemps, ils finissent par leur ressembler dans ce qu'ils ont de pire."
"On dit qu'au printemps, il vient à l'imagination des jeunes gens des idées d'amour. Peut-être, s'il leur reste assez de temps, y a t-il aussi un peu de place dans leur imagination pour une tasse de café."
"La vie est aussi simple que de traverser le Nouveau-Mexique à bord d'une Jeep d'emprunt, avec, près de moi, une fille si jolie que, chaque fois que je la regarde, je me sens bien des pieds à la tête."