Terabak de Kyiv : démesure et poésie au Monfort

Publié le 27 décembre 2016 par Aude Mathey @Culturecomblog

Dans ce spectacle circassien, proche de l’univers du freak cabaret, tout est inattendu. Et ça fonctionne !

Stéphane Ricordel, cofondateur des Arts Sauts et codirecteur du Monfort (précédemment théâtre Silvia-Monfort), nous propose un spectacle haut en couleur et en musique. En effet, cet ancien trapéziste, qui a imaginé un théâtre « ouvert sur le monde, un espace de liberté favorisant les échanges et les rapprochements », met en scène des artistes de cirque et les célèbres Dakh Daughters, six chanteuses multi-instrumentistes et comédiennes ukrainiennes, dans un spectacle audacieux.

Sur la scène de ce chapiteau en forme de pyramide hexagonale métallique, les numéros s’enchaînent sur un mode à la fois burlesque et lyrique. Ils sont rythmés par les chants et chansons des Dakh Daughters et les propos désopilants de Yann Frisch, maître de cérémonie et magicien facétieux (champion du monde de magie close‑up en 2012), qui assure les transitions entre chaque numéro.

Sur le mât chinois, Julieta Martin ouvre le bal. Elle s’enroule avec élégance, tombe, grimpe de nouveau. Puis, un balayeur acrobate en pleine « errance spatiale » (dixit le maître de cérémonie) monte sur une planche pour se jouer du vide avec virtuosité et cocasserie. Matias Pilet nous propose là un beau numéro de chutes et de rétablissements parfaitement maîtrisés. Viennent ensuite le duo de cadre aérien Daniel Ortiz et sa partenaire Josefina Castro qui nous fait retenir notre souffle. Le magicien prend le relais. Yann Frisch joue avec le public tout en se jouant de lui. Ses tours de cartes sont ponctués de réparties toutes plus drôlissimes les unes que les autres. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ri aux larmes. Puis, Oscar Nova de la Fuente nous offre un numéro de sangles impressionnant et enfin Benoît Charpe, équilibriste aérien, bondit et rebondit sur le trampoline avec son monocycle.

De leurs côtés, les Dakh Daughters, visages blancs, bouches carmin, nous entraînent dans leur univers musical et vocal étonnant. Comme le souligne Stéphane Ricordel, ces comédiennes « ont une vision de la scène très forte qui leur donne une présence et un rapport au public extrêmement profond ».

Terabak de Kyiv se joue jusqu’au 14 janvier 2017, du mardi au samedi à 20h30.

Pour plus d’informations : www.lemonfort.fr