Le néoconservateur a fait de l'égoïsme une vertu. La gauche, elle, lui oppose l'empathie. C'est la justification du droit d'ingérence, notamment. Un des affrontements de notre temps est celui de l'empathie et de l'égoïsme.
2016 a été, probablement, une Bérézina de l'empathie. Car, si les démocrates américains et M.Hollande ont perdu le pouvoir, il semble que ce soit faute d'avoir compris que leur électorat souffrait. M.Hollande a bien fini par entendre quelque-chose. Mais il y a répondu par la déchéance de nationalité. Il a pensé, vraisemblablement, que le Français refusait le bien, et donc qu'il fallait lui donner le mal. Quant à M.Obama, il fait pénétrer le bien par la force.
Et si la vie n'était pas une lutte du bien contre le mal ? Proudhon aurait parlé "d'antinomie", et Aristote de "juste milieu" : la solution à nos problèmes est quelque part entre égoïsme et empathie. Peut-être dans ce que Victor Hugo appelle "l'horreur" ("awe" en anglais) : la peur et l'émerveillement, combinés. C'est le sentiment que l'on éprouve en rencontrant un dieu au coin d'un bois, disait un de mes professeurs. Interrogeons-nous, mes frères : et si le beauf était un dieu ?