Précieux retour. Suspendu lors des deux premiers matches de poule pour un carton rouge contre Andorre, lors de l’ultime rencontre des éliminatoires, son retour a redonné l’inspiration à une attaque orpheline de son maître à jouer. Homme de la saison avec son club, il l’est aussi en sélection. Contre la Suède, pour sa rentrée, il a montré le nouveau visage de la Russie.Une formation dynamique et audacieuse à souhait. Samedi face aux Pays-Bas, alors qu’elle était présentée comme un simple outsider, elle a survolé ce quart de finale de sa virtuosité technique, de sa technique collective, de sa classe naturelle.Archavine et sa bande ont subjugué. Même la marée Oranje n’a pas résisté et a observé muette un tel spectacle. Du haut de son mètre soixante-treize, ce félin aux dribbles déroutants a souvent cassé les reins de Boulahrouz, Mathijsen et Ooijer. Il a multiplié les enchaînements sur toute la largeur du terrain car il jouit d’une totale liberté. L’idée de Guus Hiddink consistait à presser très haut le milieu néerlandais afin de perturber les lancements de jeu le plus souvent opérés par De Jong et Engelaar. Et comme, l’ancien Parisien, Semak, méconnaissable, s’est illustré entre autre pour isoler Van der Vaart, le pouvoir offensif adverse a été réduit à la portion congrue.
Rythme étonnant. Dès lors, les Russes ont pu imposer un rythme échevelé, des accélérations foudroyantes, des échanges à une touche et une qualité rare dans les attaques placées. Aujourd’hui, c’est même la seule nation capable de développer un football de cette dimension. Un football total selon Johan Cruyff.Ce matin, la sélection dirigée par le Hollandais le plus intriguant de la planète a enfilé le costume de grand favori de cet Euro. Intriguant, car que ce soit à la tête du PSV Eindhoven qui a remporté la Coupe des clubs champions en 1988, à celle de la Corée du Sud au Mondial 2002 qu’il a conduit en demi-finale et à celle de la Russie, cette année, on s’interroge toujours pour savoir comment ses protégés courent plus vite et plus longtemps que les autres. Lors du Mondial asiatique, il avait déclaré, devant certains soupçons, que ses hommes buvaient de la soupe de tortue. Le même breuvage est-il servi au menu des Russes ? Toujours est-il que les Pays-Bas ont donné l’impression de marcher, les autres de voler.
Cela n’empêchera pas André Archavine d’assumer son rôle de leader technique de sa formation en demi-finale, jeudi à Vienne. Il espère bien quitter le stade du Prater en larmes comme ce fut le cas, samedi soir. D’ailleurs, il a eu du mal à trouver les mots pour expliquer cet exploit : « C’est génial pour moi, pour la Russie, pour ma famille. Franchement, je ne sais pas quoi dire. Parfois, le match a été dur physiquement, mais ce n’est pas grave. Le principal, c’est d’avoir gagné. Je m’attendais à plus de la part des Pays-Bas. Je pensais qu’ils seraient plus agressifs. Ils ont dû perdre toute leur énergie avant nous et un excellent entraîneur (Ndlr : Hiddink) a battu d’excellents joueurs. Quand vous jouez pour un tel manager, vous jouez différemment ».
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 21 novembre à 16:47
ilove archavine so much