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Sœur Emmanuelle, une humaniste avant tout

Publié le 23 juin 2008 par Brunetisa
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Soeur Emmanuelle - Image RTL

Qui ne connaît pas Sœur Emmanuelle ?
Que l’on soit catholique ou non, tout le monde la connaît. C’est justement sa force : elle sait, grâce à un franc-parler et sans forcément évoquer son Dieu, captiver l’attention et faire passer son message de générosité et d’humanisme.
Ce petit bout de femme est respecté de tous, des pauvres comme des grands de ce monde. Elle était très proche de l’abbé Pierre, notamment.
Sœur Emmanuelle, de son « vrai » nom Madeleine Cinquin, est née à Bruxelles le 16 novembre 1908. Eh oui, elle va prochainement fêter ses 100 ans !
Son enfance qui se déroule entre Paris, Londres et Bruxelles est marquée par le choc de la mort de son père qu’elle a vu se noyer quand elle n’avait que 6 ans. Toutefois, ses années de jeunesse se déroulent paisiblement comme toutes les jeune filles de son époque avec les sorties et la danse. Elle fait des études de sciences philosophiques et religieuses avant de prononcer ses vœux dans la Congrégation Notre Dame de Sion. Elle voulait consacrer sa vie aux enfants. C’est là qu’elle devient Sœur Emmanuelle.
Elle se destine à l’enseignement des Lettres. C’est ce qu’elle fait d’ailleurs en Tunisie, en Turquie et en Egypte. Elle exercera ce professorat jusqu’à sa retraite à l’âge de 62 ans. Durant toutes ces années, dans ces pays où la pauvreté est terrible, elle prend le parti de sensibiliser ses élèves plutôt aisées, au sort des milliers d’enfants qui vivent dans un total dénuement, sans nourriture, sans soin, sans école.
C’est là que commence sa vocation : venir en aide aux exclus. Elle s’y consacrera vraiment totalement à l’âge de sa retraite, à 63 ans. En 1971, elle s’installe avec les chiffonniers du Caire, les plus pauvres des pauvres qui vivent des ordures, dans des bidonvilles. Elle améliore leurs conditions de vie en créant des dispensaires, des écoles, des jardins d’enfants. Pour y parvenir et récolter des dons indispensables à la pérennité de son action, elle crée l’Asmae-Association Sœur Emmanuelle, en 1980. C’est une ONG apolitique et non-confessionnelle. Ce dernier point montre bien que Sœur Emmanuelle est ouverte au monde et n’a pas pour vocation d’évangéliser les gens.
L’autre élément essentiel de son association est le refus de tout assistanat. Ce qui compte avant tout c’est aider les plus démunis à s’en sortir avec les moyens du bord. Sont mis en place des partenariats locaux dans le but d’acquérir le plus rapidement possible une autonomie.
Ces préceptes de générosité et d’humanisme marchent puisque son association est présente dans de très nombreux pays.
Sœur Emmanuelle a donc pu passer le relais sans problème en 1993. Rappelée par sa Supérieure en France, elle y a pris sa retraite « définitive ». Toutefois, l’inaction n’étant pas son fort, elle continue de se battre pour la solidarité, en écrivant des livres, en faisant des conférences pour sensibiliser les gens à la solidarité, en rencontrant les jeunes dans les écoles. Ponctuellement, elle intervient pour venir en aide aux plus démunis. Ainsi, à l’âge de 93 ans, elle soutient des SDF, en majorité algériens, près de Fréjus. En récompense de toute son action, lui est remis la Légion d’Honneur le 1er janvier 2002. Aujourd’hui, elle vit dans le Var, dans une maison de retraite pour Sœurs âgées et doit se déplacer dans un fauteuil roulant.
Régulièrement, elle participe à des émissions télévisées ou radiophoniques. Il faut dire que c’est une « bonne cliente », si l’on veut utiliser le jargon audio-visuel. Chacune de ses interventions marque les esprits.
Sœur Emmanuelle est tellement généreuse, tellement enthousiaste dans ses propos et dans ses gestes qu’elle rendrait optimiste le plus pessimiste d’entre nous. On peut presque dire que l’on boit ses paroles.
Ses positions, bien tranchées mais toujours empreintes de générosité, choquent parfois les milieux catholiques. Elle est favorable à la contraception, après avoir vu les ravages de la surnatalité dans les populations les plus pauvres. Elle n’a pas réussi à convertir le Pape dans ce domaine. Certains lui reprochent son franc-parler et son tutoiement facile. Ils préféreraient la voir prier. Mais, Sœur Emmanuelle a toujours soutenu que la chrétienté ne pouvait se vivre que dans l’action.
Elle a donc agi et s’est indignée toute sa vie et continue toujours de le faire même à 99 ans. Elle emploie d’ailleurs un mot arabe pour désigner son action et sa détermination : « yalla ! », qui signifie « va de l’avant ! ».
Dans une de ses dernières interviews, données à Marc-Olivier Fogiel pour RTL, le jour de ses 99 ans, elle est toujours aussi enthousiaste et enjouée. Elle continue à se battre et à s’indigner pour les plus pauvres. Elle n’a qu’un regret : ne pouvoir agir comme avant. Elle dit se moquer de savoir si elle fêtera ses 100 ans car ce qui compte pour elle c’est que les gens continuent à faire des dons à son association.
Générosité, enthousiasme, indignation, humanité, action, c’est cela Sœur Emmanuelle.
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