Au ras de l'écran

Publié le 25 décembre 2016 par Gommette1

Au moment des fêtes de fin d'année, les chaînes de télévision tricotent souvent les mêmes programmes pour réchauffer l'enthousiasme avachi des téléspectateurs rencognés dans leur canapé. Ainsi, elles accablent ces pauvres ères télévisuelles d'une flopée d'historiettes affligeantes de sentimentalisme où se cognent des familles décomposées, des orphelins errants, des couples déchirés et des Pères Noël de bastringues domestiqués par des scénaristes amollis du cerveau. Tout cela dégueule de sirop d'érable jusqu'à l'écœurement... Ces pitoyables fictions, produites en majorité par l'industrie américaine de l'audiovisuel qui arrose le monde de sa médiocrité binaire - les bons et les méchants -, ne seraient rien sans une autre pollution encore plus destructrice pour l'âme humaine : les bêtisiers !

Les patrons de chaînes, obsédés par la rentabilité publicitaire de leurs programmes, cherchent à créer des émissions de flux qui ne coûtent pas un rond ou presque. Je ne les blâme pas, une chaîne privée n'a pas d'autres moyens que de toucher l'aspect le plus vil du téléspectateur lambda pour faire entrer des sous dans ses caisses. Pour les chaînes d'Etat, dirigées par des schnoques et des cancres fonctionnarisés, le citoyen imposé et taxé s'étonne d'y voir ce type d'émissions aussi peu utiles qu'un porte-asperges en argent chez des nudistes au camping...

D'autant, qu'elles sont calibrées sans imagination aucune sur un même moule : vous prenez un plateau vaguement décoré, vous y logez deux animateurs/animatrices aux dents blanches qui distillent des blagues de potaches avec des rires forcés et vous balancez des résidus des poubelles télévisuelles qui ont été précieusement conservées : des animaux qui se cassent la gueule, des conducteurs maladroits, des bébés qui tombent du berceau, des peoples entartés, des animateurs insultés par d'autres animateurs, des ados péteurs, des politicrates qui se curent le nez, des journalistes-troncs qui perdent pied... et une grande rasade d'anonymes décérébrés qui se laissent humilier dans leur quotidien pour le plus grand plaisir de leurs congénères sur canapé qui leur ressemblent tant. Et cela dure 90 minutes au bas mot, largement lardé de plages publicitaires, on s'en doute.

Chaque année pour fêter Noël, rendez-vous païen de la surconsommation, c'est la même litanie des saynètes navrantes enfilées comme des perles sur un collier de pacotille. Si j'étais annonceur, je m'interdirais de cautionner ces rinçures d'eau de vaisselle que je ne donnerais même pas voir à des cochons si j'en élevais (oui, les porcs aiment regarder la télé !).

Joyeux Noël quand même...