Est-on suspect quand on ne souhaite que "Bonnes fêtes" pour Noël ?
Comment souhaiter un bon Noël, présenter ses vœux pour la nouvelle année sans en faire une prise de position culturelle, idéologique, politique, religieuse ? Prenez la nouvelle année. Bonne année 2017 ! Pourtant, ce n’est la nouvelle année que pour ceux qui suivent le calendrier chrétien, et même plus restreint encore, grégorien. Chez les orthodoxes, Noël tombe le 6 janvier, et Nouvel An le 13. Pour la religion juive, cette année, Hanouka, fête des lumières tombe pour Noël, et nous sommes en l’an 5777. Chez les musulmans ? Nous sommes en l’en 1438 qui commençait le 2 octobre dernier. Quant aux chinois - qui ne sont que le cinquième de l’humanité ! - le prochain nouvel an tombera le 28 janvier. Et débutera l’année du coq (rouge). Comme chaque année, le nouvel an chinois donnera lieu à de sympathiques célébrations, avec danses des lions et défilé de dragons. Même à Paris où la Mairie présente ses vœux, organise des conférences sur le bouddhisme et des concerts de Guo gan et cela ne choque personne. Contrairement au Ramadan : Dès qu’il y a le début du commencement de l’ombre d’un musulman qui se profile, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre. Lorsque une municipalité souhaite « Bonnes fêtes de Ramadan », certains la soupçonnent de faire le jeu de l’Islam radical ! C’est comme ce – mauvais- procès fait à Najat Vallaud-Belkacem suite à son tweet de vœux à tous les élèves et au personnel de l'Education Nationale. La ministre de l'Education Nationale souhaitait de « bonnes fêtes » au lieu d'un « joyeux Noël ». Pas de quoi casser deux pattes à un canard (Pour le foie gras, préférez l’oie). Et pourtant, scandale sur les réseaux sociaux - qui sont de moins en moins sociaux et de plus en plus, « médisez, médisez, il en restera toujours quelque chose! »- La ministre, d’origine musulmane ( Est-elle croyante ? Est-elle pratiquante ? On en sait rien on s’en fout d’ailleurs ) ferait partie du grand complot qui cherche à déchristianiser notre pays. Avant de l’islamiser... Un peu de bon sens. Entre traditions, culture populaire et convictions religieuses, un équilibre pourrait être trouvé, non ? En Provence, par exemple, on peut se retrouver autour de la crèche et des santons et sortir les 13 desserts sans forcément signer un manifeste politique. Et en Alsace, fréquenter les marchés de Noël et manger des Christstollen, sans forcément être une grenouille de bénitiers.Allez, c’est la trêve des confiseurs. On dit bonnes fêtes, chacun y mettra ce qu’il veut, et Dieu y reconnaîtra les siens. Nous vivons une e-poque formidable.