La maladie du foie gras non alcoolique se développe en raison d’une accumulation de graisse excessive dans le foie qui vient représenter jusqu’à 10% du poids total du foie. Cette accumulation de graisse entraine une inflammation du foie -non associée à une consommation excessive d’alcool. La maladie peut affecter les enfants comme les adultes ayant des facteurs de risque tels que l’obésité, le surpoids, le diabète de type II, l’hypercholestérolémie et des niveaux élevés de triglycérides. Certaines personnes vont néanmoins développer une maladie du foie gras non alcoolique sans aucun de ces facteurs de risque, ce qui suggère l’existence de facteurs de risque génétiques. La maladie du foie gras entraine évidemment une dysfonction du foie, une dysfonction critique alors que le foie régule de multiples fonctions métaboliques et chimiques : il transforme les aliments et les boissons en énergie et en nutriments, produit la bile, les facteurs de coagulation du sang et d’autres protéines du sang tout en traitant et en éliminant de nombreuses substances nocives du sang. On estime qu’un quart de la population est atteinte par la maladie, avec un risque de cirrhose, de cancer du foie et autres pathologies hépatiques.
Les chercheurs de l’Université de Caroline du Sud, de l’Université Duke, de l’Université de l’Alabama à Birmingham et de l’Institut Metabolon Inc. Research Triangle Park ont découvert que la protéine TRPV4, déjà connue pour son implication dans le système de défense du corps, est capable d’activer la libération d’oxyde nitrique, un gaz capable de bloquer l’une des enzymes (CYP2E1) qui contribue largement au développement de la maladie hépatique non alcoolique. TRPV4 est déjà connue pour protéger contre les anomalies cardiovasculaires.
La piste des agonistes de TRPV4 : ces données qui suggèrent la capacité de cette protéine à bloquer le développement de la maladie engagent à chercher à exploiter ses capacités de prévention et de traitement. Une nouvelle génération d’agonistes de TRPV4 pourrait notamment être testée pour améliorer les résultats liés à la maladie du foie gras non alcoolique. Une fois l’agoniste approprié identifié, ce serait la perspective d’un traitement clinique. Un vrai besoin, compte-tenu de la prévalence de la maladie et de l’absence de médicament éprouvé cliniquement pour traiter la maladie du foie gras non alcoolique.
Autre cible à manipuler avec précaution, la voie du canal ionique TRPV4 : inhiber cette voie pourrait aggraver l’hépatotoxicité ou les dommages au foie causés par des composés chimiques. C’est donc à la fois une mise en garde contre cette stratégie à des fins thérapeutiques utilisée aujourd’hui pour traiter la douleur, l’inflammation ou la démangeaison, par TRPV4-bloquants. L’alternative serait d’utiliser plutôt des dérivés de TRPV4 dérivés de plantes plus » doux » ou une thérapie génique sur les cellules hépatiques visant à faciliter la signalisation TRPV4 dans le foie.
Source: Free Radical Biology and Medicine 29 November 2016 DOI: 10.1016/j.freeradbiomed.2016.11.047 TRPV4 activation of endothelial nitric oxide synthase resists nonalcoholic fatty liver disease by blocking CYP2E1-mediated redox toxicity
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