J’ai tourné les pages de ce livre une à une, lentement,
Comme autrefois j’enlevais tes vêtements,
Sans hâte et méticuleusement.
Subtil effeuillement, plaisir suprême.
J’ai commencé à lire, une ligne, puis l’autre
Et les mots soudainement ont pris un sens
Comme mon doigt qui descendait le long de tes courbes,
Histoire sans fin d’un corps qui disait son bonheur.
Il est des chapitres sombres et des chapitres clairs,
Comme il est des jeux d’ombre et de lumière sur ta peau
Des monts éclairés, des gorges profondes,
Des clair-obscur à découvrir tendrement.
Il est des senteurs étranges de vieux parchemin,
Et celles du cuir doré des vieux livres.
Il est des senteurs sauvages dont je m’imprègne
En parcourant ta peau qui se lit comme un livre.
La fin de l’ouvrage est toujours un peu triste,
On voudrait rester encore avec les personnages,
Mais te quitter est plus triste encore
Et je voudrais demeurer infiniment en toi.