PATERSON – Soporifique et sans intérêt

Par Justinteresting @chantalsutton1

L'histoire : Paterson vit à Paterson, New Jersey, cette ville des poètes, de William Carlos Williams à Allen Ginsberg, aujourd'hui en décrépitude. Chauffeur de bus d'une trentaine d'années, il mène une vie réglée aux côtés de Laura, qui multiplie projets et expériences avec enthousiasme et de Marvin, bouledogue anglais. Chaque jour, Paterson écrit des poèmes sur un carnet secret qui ne le quitte pas...

Ceux qui suivent ce blog depuis 9 ans savent que je ne fais jamais semblant. Alors même si je vais à contre-courant de tout ce que vous lirez sur PATERSON dans la presse et les blogs spécialisés, je veux dire que ce film est soporifique et inintéressant.

Bien sûr, il est de bon ton (et vous le lirez partout) de dire que ce film est à prendre au second et même au troisième degré, Jarmusch ayant tenté de faire un film sur la banalité du quotidien avec l'ambition de remettre au goût du jour une certaine poésie inexistante dans nos vies citadines. Dont acte.

La question qui me taraude est : "Mais que se passe-t-il donc dans la tête d'un réalisateur ou d'un scénariste qui parvient à vendre son sujet à des producteurs et des distributeurs sans se préoccuper du spectateur final ? ".

Je suis allée voir Paterson, persuadée que c'était le meilleur film à voir cette semaine.

Dès le premier quart d'heure, j'ai eu du mal à garder mes yeux ouverts et les allumettes tant citées dans les poèmes de Paterson m'auraient été bien utiles pour garder mes paupières écarquillées. Mon voisin, lui, s'est carrément endormi pendant un bon tiers du film. Trois ou quatre personnes ont quitté la salle au bout d'une demi-heure.
Je persiste et signe : PATERSON n'est pas un film qui retient l'attention du spectateur.

Comment peut-on croire qu'une personne peut supporter de perdre deux heures de son temps et dépenser son argent (les places en salle varient entre 10 et 14 euros - sans compter pour certains la baby-sitter pour faire garder les enfants), bref, comment peut-on imaginer que ce type de films-là trouvera son public ? Sauf à être induit en erreur par des journalistes et des blogueurs n'osant pas se mettre en contradiction avec le jury de Cannes. Un peu de courage et une certaine réserve dans les articles parus aurait été plus honnête.

Restent donc les "intellos" ou les amateurs de films "différents" ; Mais comment ont-ils fait pour apprécier un film qui décrit jour après jour un quotidien identique à quelques nuances près. J'ai essayé avec beaucoup de bonne volonté mais au bout d'une demi-heure, je fulminais que l'on m'ait trompée à ce point.

Désolée pour ce coup de gueule, mais j'en ai assez de cette pensée unique (qui n'existe pas qu'en politique, elle est fréquente aussi dans le cinéma) qui fait qu'on ne critique pas un film sous prétexte qu'il a été fait par un réalisateur de renom ou interprété par un acteur fameux. Même les meilleurs peuvent faire des erreurs et je vous conseille vivement de ne pas aller vous ennuyer ce week-end devant PATERSON.

la bande-annonce aussi laissait espérer une histoire atypique certes, mais au moins intéressante. Grosse erreur.