Sans être un fan inconditionnel de la franchise (j’ai très peu joué aux jeux vidéo), Assassin’s Creed attisait tout de même grandement ma curiosité pour deux raisons précises : la présence de Justin Kurzel (Macbeth) à la réalisation et celle de Michael Fassbender et Marion Cotillard devant la caméra.
Malheureusement, si ces deux aspects font certainement partie des quelques motifs de satisfaction que procure le film, le reste est franchement décevant, voire même carrément médiocre. A commencer par le scénario qui, malgré un récit au potentiel indéniable, tombe dans tous les travers que l’on pouvait craindre au départ. Non content de se prendre mortellement au sérieux, celui-ci s’avère effectivement d’une platitude absolue et échoue cruellement à installer ses personnages. Le héros manque d’ailleurs à ce point de consistance qu’il en devient compliqué d’éprouver le moindre attachement pour lui. Un constat encore plus édifiant pour les autres protagonistes. Non seulement la plupart de leurs décisions sont particulièrement ridicules, mais ils se voient également affublés d’une posture monolithique du début à la fin. Les détracteurs de Marion Cotillard risquent donc à nouveau de s’en donner à cœur joie, même s’il est en l’occurrence assez difficile d’en vouloir réellement aux acteurs puisque aucun personnage ne bénéficie d’un niveau d’écriture suffisamment fouillé que pour les rendre intéressants.
Un défaut plutôt courant pour les blockbusters contemporains, qui préfèrent généralement mettre l’accent sur le spectacle formel plutôt que sur le fond. Sauf qu’ici, la quantité d’action est relativement maigre et ne compense donc jamais les multiples lacunes du script. Il y a, bien sûr, quelques séquences remarquables sur le plan visuel, combinées bien souvent à un montage efficace, mais elles se révèlent au final bien trop peu nombreuses que pour véritablement inverser la tendance. Il faut dire que l’intérêt principal du long-métrage réside avant tout dans les scènes se déroulant dans le passé du héros. Or, celles-ci sont largement minoritaires par rapport aux scènes prenant place dans le présent. Du coup, le récit peine à décoller et ne passionne jamais. Malgré tout, le film évite le naufrage total grâce à son éblouissant visuel. Si la photographie de l’Espagne du 15e siècle ne plaira pas forcément à tout le monde, elle offre néanmoins une qualité d’image tout bonnement somptueuse, exploitant à merveille les jeux d’ombre et de lumière. Enfin, l’aspect sonore n’est pas en reste et contribue, notamment, à l’immersion dans l’univers médiéval.En définitive, malgré une superbe réalisation, Assassin’s Creed se révèle donc être une adaptation particulièrement décevante. Handicapé par un scénario tombant dans la plupart des pièges que l’on pouvait craindre au départ, le film ne passionne jamais. Pire, il ennuie même parfois !